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la plage de Robinson - Page 13

  • tourne-t-elle vraiment ?

    DSC02567.JPGJe voudrais garder une fenêtre ouverte sur le monde, une fenêtre propre, où je pourrais sentir de vrais parfums, voir de vraies images, entendre de vraies mélodies. Mais depuis quelques temps, je sens bien que ce qui me vient du monde ne sonne pas juste. Dans ma forêt tropicale, la fleur sauvage de l’orchidée qui ne pousse que dans ma forêt, qui est petite et chétive, cette fleur qui n’est rien d’autre que ce qu’elle est, cette fleur là ne ment pas. Je pourrais la disséquer sous l’objectif de mon microscope, lui faire passer tous les tests du monde, elle serait encore fleur, orchidée, tropicale.

    Mais ailleurs, là où l’on fait passer une punition comme étant une défense, là où l’on fait passer la violence pour être un droit, là où les enfants sont soldats avant d’être enfants, là où tout est servi aux sens des autres comme un immense jeu de trompe-l’œil, là où rien en peut être accepté comme vrai, à un tel point que même ce qui est vrai devient douteux, il ne me reste que deux voies, dont je dirais qu’elles deviennent inutiles l’une comme l’autre, car mes lecteurs, comme tant d’autres, auront été dupés comme moi par les multiples facettes de ce jeu de miroirs mortels, à un tel point que même le secours du manichéisme le plus primaire ne les aiderait pas à y voir une vérité. Et par conséquent, tout ce que je pourrais apporter à leur compréhension pourrait être retenu non pas contre les faits, mais contre la perception que j’apporte de ces faits, et finalement me jetterait inexorablement dans un camp ou dans l’autre, étant entendu que les perceptions premières sont souvent acquises comme étant les plus justes, dans le sens de l’adéquation entre l’expérience acquise et les éléments perçus. Or, l’enquête, la recherche, l’expérience, l’étude nous enseignent justement que nous sommes abusés par nous-mêmes, et il devient alors difficile de concevoir une « vérité » en dehors de la recherche de ce qui constitue l’irréfutabilité de preuves.

    La première voie consisterait, comme l’ont enseigné quelques sages, à fermer mes sens, ma logique, à faire taire mon intelligence, et finalement à tourner le dos à toute sollicitation qui voudrait que je cherche à comprendre -éventuellement à accepter- l’inacceptable, peut être pour ensuite excuser l’inexcusable. L’autruche. Le dos rond. L’indifférence.

    La seconde voie consisterait au contraire à entrer dans cette danse macabre de la guerre, résultante abjecte des choix les plus radicaux, à soulever les cadavres empuantis de leur décomposition, à remonter le temps jusqu’à la racine de l’instant qui a produit ces conséquences monstrueuses. Une enquête. Une expertise. Une passion.

    Alors, j’y suis allé de la seconde, avec la tentation de ne prendre parti pour rien, rien d’autre que rechercher les points saillants de l’Histoire, afin que, outre mes yeux, mes doigts puissent toucher ces pointes pour me guider en aveugle, si parfois il m’arrivait de perdre le fil de ce labyrinthe mortel, dans lequel la seule clarté qui vient éclairer les sens est celle de comprendre les liens qui se rapportent aux faits, aux actes, et aux idées qui les ont organisés.

    Il serait assez simple d’en faire un schéma rapide, un mémo transcriptible en quelques feuillets, avec des termes clairs, étaler des récits simples, avec des mots précis. Mais si Cassandre n’était pas écoutée sur ses prophéties, qui sera écouté sur l’explication des causes du mal qui ravage ceux qui aujourd’hui ont fait vœu de violence ?

    Non pas que j’ai tenté de me taire, ou de ne pas réconcilier les recherches que d’autres ont fait bien avant moi. Mais ceux qui étaient susceptibles d’entendre ne l’ont pas écouté, ceux qui étaient capables de le comprendre n’ont pas voulu l’admettre, et finalement, à part ma conviction et mes mots, il ne reste rien. Rien que ma forêt qui continue de pousser, avec ses lianes urticantes qui étouffent les arbres, ses orchidées si humbles qui profitent du soleil pour fleurir. Si. Cette phrase de Galilée à la fin de sa vie : « et pourtant elle tourne ».

  • Lettre de voyage transcontinental à un sédentaire

     

    DSC00526.JPGC'est pour toi, qui m'as demandé de te décrire le ciel, comme un voyage imaginaire que tu ne ferais jamais, que ces mots ont marqué les pages quadrillées d'un cahier d'écolier, dans un avion de nuit. C'est à toi que je pense quand mes doigts suivent les lettres sur le clavier, au moment de les recopier, et je ne peux me résoudre à croire que seuls tes yeux pourront les lire, sans que tu puisses les vivre un jour. Pas un jour ne passe sans que j'y pense... Alors voilà.

    " Il ne faut rien dire. La voix se perdrait dans la carlingue feutrée. Il fait nuit, et à part le bruissement sourd de l'air qui frotte à toute allure contre le métal, et le feulement des réacteurs plus loin derrière, rien ne vient troubler le voyage. Alors, pour tromper l'ennui, mettre le casque à fil et s'envoler encore plus haut, avec les voix de soprani et de ténors des opéras de Mozart, les flûtes de Vivaldi, les timbales de Mahler...

    la nuit est pure à travers les hublots, dans la cabine vide. Vide comme le ciel, vide d'un calme d'astronaute, vide tellement qu'on a envie de regarder plus haut encore, de se tordre le cou au-dessus du cockpit pour chercher une échappatoire surnaturelle, mais il n'y a rien que le noir et ces milliers de points lointains et blafards.

    Le voyage avait commencé dans la nuit. Alors la lune éclairait les nuées tropicales, en reflets sombres et moirés, et les nuages, poussés par un alizé tranquille, projetaient leur ombre lunaire sur la mer. Les îles avaient disparu juste après le décollage, et la mer, immense et infinie, avait commencé à apparaître, jusqu'à ce que les yeux se fatiguent de ne rien trouver dans cette monotonie, et se ferment, pour d'autres songes de voyages, jusqu'à ce que la lune, ronde et déchirée, disparaisse de l'horizon et laisse le noir de la nuit s'étendre sur tout le paysage. Et les étoiles étaient là, par milliers, et l'avion traversait tout cela comme un désert minéral, laissant ceux qui regardaient par les hublots ce spectacle aérien, hébétés et silencieux.

    Plus tard, quand la nuit aura passé, quand ce drôle de navire aura traversé le tunnel de l'obscurité, comme un Isis pharaonique qui emporte les âmes, le jour apparaîtra sur une banquise de nuages, rose d'abord, puis jaune, puis laiteuse.  Quand l'aurore violette puis mauve se déroule au loin devant l'appareil, les nuages prennent des teintes de fantômes, des irisations naissent et disparaissent au gré de la coloration changeante.  L'impression d'être nulle part. Le ciel vire au bleu pâle, et le soleil vient en face, aveuglant, blanc, minéral. De temps en temps une zébrure déchire le ciel, puis disparaît, montrant un autre avion, plus bas, tout petit dans l'immensité du ciel, pour une autre destination.

    Ici, point de limite entre le haut et le bas, de cette mer blanche de nuages amnésiques, point de souvenirs. Le trait d'union du voyage anesthésie la mémoire et laisse contemplatif des éléments qui nous entourent : le rien du vide, le rien de l'espace, et les points brillants des astres, et ce soleil puissant et pur, désormais libéré pour nos yeux des limites de nos regards de terriens. La voix de la suivante des noces de figaro ponctue de manière cristalline le spectacle entre le ciel et Mozart. Et les yeux s'attardent encore à admirer le vide. Comme un vaisseau aveugle, il avance, imperturbable, sans heurts, sans tourments, l'avion immense. Le plancher fait de nuages est interminable, toujours blanc, grumeleux, avec des dessins de tempêtes passées, des tourbillons gravés dans la masse de vapeur condensée. Des moutons serrés à n'en plus pouvoir, avec, çà et là, des grumeaux plus élevés qui donneraient l'illusion qu'ici aussi, il y aurait une dimension verticale, quelques collines, quelques montagnes.

    Voilà. L'avion va commencer à descendre. La mer  a laissé la place à un continent, sans que les nuages en indiquent un prémisse. Lentement l'appareil s'approche d'une destination qui sera terrestre, bruyante, sale, brumeuse, et le souvenir de cette plénitude de l'espace disparaîtra avec le sommeil et le repos. "

    (c) Pablo Robinson - 08/09/2000

  • La tendresse

    La tendresse, c'est un très vieux réflexe de "marquage", que nous possédons dans notre cerveau mammalien, qui n'a pas changé depuis quarante mille ans. Elle permettait, par le frottement des pelages porteurs de phéromones différentes, de créer une nouvelle odeur qui ne serait reconnaissable que par ceux qui l'ont créée .... et par ceux qui seraient créés avec !   Il en reste des traces: un nourrisson ne reconnaît sa mère qu'à l'odeur de ses phéromones, que l'on trouve dans sa sueur.... et dans son lait. Avec les milliers d'années qui ont forgé notre évolution sociale, ce réflexe est passé à un rapprochement entre les êtres où la recherche de douceur et de protection a pris le pas sur le marquage odoriférant. 

    Aujourd'hui il semble que la tendresse soit réservée uniquement à ceux qui s'aiment "à deux". Ceux-là ont bien de la chance d'être sûrs de trouver chez leur partenaire le lieu physique où poser leur tête sur une épaule amie, de se sentir enveloppé (e) dans des bras accueillants et solidaires, même si ce n'est qu'un instant, pourvu que cet instant soit du pur bonheur, de l'extase consolateur aussi brillant qu'un soleil dans la nuit, qui n'exige rien, qui ne demande pas compensation. 

    Et tant pis pour ceux qui aiment "à coeur ouvert". Leur tendresse devient suspecte, elle est "politiquement incorrecte", elle suscite des jalousies et des envies... Mais être tendre ce n'est pas forcément fonder un foyer ni tromper qui que ce soit... Etre tendre c'est oublier son adulterie (on dit bien enfance, alors ! ), et toutes les con-tingences (oui, je le fais exprès ! ) qui vont avec, pour retrouver la béatitude à l'autre, se retrouver consolateur (trice) sans pour autant en tirer un pouvoir, se sentir consolé (e) sans en déduire un devoir, être libre d'accepter que ce regard humide et désolé vienne se poser au creux de l'épaule et s'épanche en toute confiance, en toute sécurité, en toute sérénité, accepter de venir enfoncer son nez dans un cou tiède et  doux, et fermer les yeux, le temps de quelques respirations, le temps de baisser le rideau de la vie un petit moment, avec cette tendresse là, simple, fidèle, étale comme une marée basse, au sein de laquelle les batteries du coeur se rechargent à grande vitesse. 

    Et pardon pour ceux qui voudraient en avoir un peu, de la tendresse, et qui ne reçoivent rien, ni le don de l'enfance, ni la simplicité du coeur, ni la chaleur des corps qui se touchent. D'un regard trop vite détourné, tellement le mal de l'autre est devenu édifiant, sensible, visible, il ne leur reste que la mendicité d'un échange, une prostitution du sourire contre une quelconque attention qui sonnera aussi faux que le reste. Et ceux-là mangeront alors  leurs barrières de contingence comme des affamés mangent ce qui leur sert à marcher sécures, ils écraseront les barrières de la société, dénigreront la charité publique, enverront paître le SAMU social, invectiveront les gens heureux en crise absolue d'une immense jalousie, d'une profonde rancoeur, qui les font vomir de rage dans les tréfonds de la ville, alors que les gens heureux font l'amour au creux de la nuit. 

    La tendresse est une nourriture nécessaire à notre cerveau, à notre intelligence, à notre bien-être. Qu'elle soit vécue cachée dans l'intimité d'un couple ou étalée au grand jour sur un banc public, elle est aussi nécessaire que ce qui nourrit notre ventre ou que l'air qui fait battre notre sang. Mais nos sociétés imbéciles ont dénaturé cette nourriture, elle l'ont rendue socialement illicite, pour en faire un signe d'appartenance duale alors qu'elle est un ciment social et une garantie de liberté individuelle et collective. 

    La tendresse est un aliment qui ne rend pas obèse, car on en donne ou on en reçoit JAMAIS assez. Je ne connais personne qui soit mort d'avoir donné ou reçu trop de tendresse. C'est une nourriture qui est produite instantanément, mais qui ne se conserve jamais.

    Avoir besoin de tendresse ne doit pas être l'objet de honte. Pas plus que ceux et celles qui peuvent en donner, ceux et celles qui la reçoivent n'ont pas à s'en cacher. La tendresse est un acte commun dans les tribus primitives, trop souvent comparée par nos observateurs cartésiens à une lascivité sexuelle ou à un manque de fidélité. Le rapport peut évidemment être remarqué, mais il n'a en commun que des signes apparentés aux préliminaires amoureux, sans en avoir l'objectif ou la corollaire.

    (À suivre)

    (c) Pablo Robinson - 07/2008

  • Mais que faire de larmes ?

    larme 01.jpegD'aucuns grands spécialistes du métabolisme diront qu'elles rincent l'oeil. Elles pourraient aussi être la conséquence mécanique d'une pression exercée par un afflux sanguin bloqué au niveau des sinus par la syncope émotive générée elle même par une forte émotion "à couper le souffle" (syndrome du sanglot). Bon, d'accord, très drôle (enfin, presque ...), mais que contiennent-elles ? que deviennent-elles ?
     
    Des chercheurs russes ont développé depuis une dizaine d'années des études assez prometteuses sur la "mémoire de l'eau".... un caillou lancé donc dans le grand jardin (très vide au demeurant) des adeptes de la médecine homéopathique, qui soutiennent qu'une molécule liquide de principe actif, dilué 10 000 fois contient encore des principes actifs, lesquels vont à coup sûr se manifester au sein de 50 litres (minimum) d'autres liquides, organiques, eux, et que cette dilution aura une "anti-activité" susceptible d'apporter une réponse "inverse" au principe actif qu'elle contient.... Je simplifie pour les profanes.
     
    Mais une larme ne contient pas que du sodium à 0.09% et quelques résidus uriques. Si l'on part du principe de la mémoire de l'eau, et vu la faible distance entre une glande lacrymale et le cerveau, je finis par me demander si les larmes n'emportent pas avec elles tous ces miasmes intellectuels et affectifs qui ont été (en partie) la cause de leur émission, simplement du fait que notre cerveau est un émetteur d'ondes, et que celles-ci, à la faveur du sodium que contiennent les larmes, ne sont pas capturées par les ions qui naviguent dans ces océans d'eau, comparativement à la taille des atomes qui composent les fameux "principes actifs".
     
    Bref, imaginons des larmes chargées de chagrin, de peur, de solitude, d'angoisse, de souffrances foetales, physiques, sentimentales affectives et sexuelles, de rancoeur et de rage, le tout enfin évacué par une bonne "crise de larmes".... c'est vrai, reconnaissons-le, pleurer ça fait du bien.
     
    Donc, partant du principe du fameux Christian Hahnemann, inventeur de l'homéopathie, la consommation de larmes diluées devrait provoquer logiquement l'inverse du principe actif qu'elles contiennent; apporter la paix là où il y a la guerre, la joie là où il y a la peine, apaiser les souffrances, calmer les rages les plus tenaces, consoler les plus grandes peine, etc. ....
    je n'irais pas à dire qu'une cure homéopathique ferait revenir le prince charmant, ou en faire arriver un autre plus valeureux (quoique...). Bref le principe est là.

    Que tirer de cette leçon ?

    -1- Que ceux qui pleurent ont en eux une source de richesse infinie . Il leur suffit de récupérer leurs larmes, de les diluer à 5 ou 7 ou 9 ch (voir à la rigueur un traité de fabrication homéopathique, c'est toujours instructif ! ), selon le principe du brave docteur cité plus haut, et de vendre l'elixir ainsi préparé sous forme de remède contre toutes les sources de larmes, dont une liste exhaustive est déjà citée plus haut. Même sans remboursement de la sécu, des ventes à 1 euro la mignonnette de 5 cl, soit, à raison de 0.035 ml par goutte utilisée,  1500 doses environ de bonheur réparateur, voilà qui est "donné" pour un tel service rendu !
     
    -2- Que celles (plus nombreuses statistiquement que "ceux") qui pleurent comme des fontaines au point d'en remplir une baignoire, ont en elles une fortune à faire ! Quoi de plus réparateur qu'un bain homéopathique dans des larmes diluées 100 000 fois dans une eau pure ! Quel remède miraculeux et durable ! Laver une seule fois tout ce qui a été à la source de tant de peine !  Et du coté lucratif, pardon ! Pour une baignoire de larmes pures remplie, vous avez  un capital de 100 000 baignoires potentielles, à 350 euro le bain réparateur (une telle cure vaut bien un tel prix), vous voilà en un seul chagrin d'amour à la tête de 35 millions d'euros...  Et que dire si la pauvresse se fait un chagrin lucratif tous les ans....

    Bon, je vais être gentil, je demande juste un gros bisou par litre de larme vendue, et 2% de commission pour chaque entreprise créée .....

    Pablo Robinson - (c) 27/06/2008 - Mon idée n'est pas saugrenue, et la présente publication fait naturellement office de dépôt de découverte géniale, porteuse de droits internationaux. Mais rassure toi, cher lecteur, chère lectrice : cette idée est vieille comme le monde. D'ailleurs, un dicton dit bien: "ravale tes larmes, ça te donnera de la force ! ".... donc, on va dire ... heuuuu ... CQFD ?

    Une pensée pour Salvia ...

  • Migration Express

    "abenvouala ! " dirait MH dans un cas semblable. "t'as fait la moitié du tour de a terre, participé à ta manière aux émissions de CO2, avec une consommation de 0.035 litres de kérosène au km (ben voui, chaque passager bouffe en un seul aller retour antilles-europe la coquette quantité de 490 litres de kéro) , évacué à toi tout seul  196 kg de CO2 dans la stratosphère, et tout ça pour faire quoi ?"

    du "business", rencontrer des gens (comme si c'était pas possible de faire pareil avec internet !!! pffff), et vu des ami(e)s lorsqu'ils (elles) ont bien voulu se rendre visibles.... Je n'oublie pas la ballade sérénale dans les pins de la forêt de fontainebleau, le dîner si sympa à Barbizon, la route pluvieuse jusqu'à Dijon, une visite d'usine sur le bord de l'Yonne à Auxerre et un autre dîner au Dôme, mémorable aussi celui-là... et aussi une trainerie dans le Marais, avec une halte pensive devant la vitrine du palais des thés, quelques furetages dans les vieilles boutiques des ruelles qui s'évadent autour de la Bastille. Je n'oublierai pas la visite de la Rotonde du jardin des plantes avec son excellente exposition sur un archipel des Seychelles et le sourire radieux de Salvia..

    le problème c'est que rien qu'en Martinique, on est 2000 à prendre un avion pour la France, chaque jour .... Alors, question écolos, on repassera.

    Avec le pétrole qui s'envole, le dollar qui s'écroule, et le monde qui s'excite autour d'un ballon rond. MH a raison; le roller et les transports en commun. la nuit tombe sur la mer des caraïbes, et mes pensées sont restées encore dans les brumes de la Bourgogne et les pavés de paris.

    (c) Pablo Robinson-06/2008

  • Des nuits d’avion

     

    1008015747.jpgje me repassais la scène. Celle où nous nous sommes embrassés. Celle où je te disais avec mes lèvres combien je t'aime, combien j'ai besoin de tendresse, Combien je souffre de ne pas pouvoir retenir ces moments-là plus longtemps, à part dans ma mémoire, comme des trésors cachés, que je ressortirais plus tard, lorsque la solitude serait trop lourde, lorsque l'appel de l'amour résonnerait dans le hallier, sans réponses, sans autre bruit que le vent faisant bruisser les feuilles aux sommets des futaies. Je ressens dans ces instants combien tes caresses me manquent, combien je voudrais en boire la fraîcheur, et à quels temps je voudrais les conjuguer avec toi, loin des choses du monde, loin des bruits et des interférences de ce qui peuple nos vies.

    Je n'arrive pas à dormir sans sentir le frôlé de ton pied, sans recevoir le consentement de nos peaux qui se touchent avec l'envie de contredire ce que nos pensées égoïstes voudraient étouffer.

    Plus tard, dans la nuit bruyante des réacteurs, entre les ronflements de ma vieille voisine et les dialogues du film qui se déroulait en somnambule dans un faux demi sommeil, dans un faux demi rêve, je me prenais à répéter ces phrases, comme des poèmes récités à tes pieds. Je me prenais à croire que tu écouterais en caressant doucement mes cheveux, que plus tard, tu te serais allongée près de moi, silencieuse et complice, laissant à nos doigts de découvrir ce qui ferait la part des gestes tendres, des caresses, et ce qui provoquerait autre chose, une montée en amour, dans en faire une lutte, sans en faire une conjugaison récitée comme une table de multiplication.

    Et les douleurs de mon dos m'ont empêché de sombrer dans la suite d'un sommeil comme celui-là. Elles ont réveillé une analyse de pulsions, comme si le besoin de lâcher ce qui me fait souffrir (la dureté de tout, le manque de gentillesse à tous égards, l'absence de douceur de nos mots et de nos gestes, des miens en particulier) devenait presque une grossièreté, une envie insane, déplacée, douloureuse, comme s'il devenait impossible de passer une main légère sur ta tempe, d'effleurer le haut de tes joues avec un doigt sensible et chaud. C'est loin des rêves fous et sexués, des montées en cadences d'envies monstrueuses de disparaître dans un ultime orgasme calculé comme une page symphonique, joué avec l'orchestre de nos corps et lancé dans l'azur comme une apothéose insensée...

    Au bout de ces songes terribles, la fin du voyage et mon dos qui s'est calmé enfin, et la douleur disparaissant comme une récompense, la béatitude d'être sans souffrance un instant de plus, le temps que la cabine s'éveille, que les gens s'ébrouent de leur propre torpeur, et que l'odeur du café vienne réveiller les sens et l'appétit. Les activités de la fin du vol m'ont volé mon envie de toi. Je me suis retrouvé à lire un bouquin, comme s'il était impossible de replonger dans mon songe, jusqu'à ce que l'avion se pose dans le petit jour et se range à sa place....

    Le taxi  m'a presque posé dans ce train, et, n’aurait été l'achat du dernier numéro de Musica et l'écoute du CD avec Glenn Gould, je serais encore reparti dans mes pensées absurdes.....

    Si je t'aime ? je ne sais rien faire d'autre, finalement, mais mal, avec trop d'impatience, avec trop d'exclusivité, avec trop d'envies que je n'ose jamais dire, que je ne veux pas assez conquérir, par peur de me perdre.

  • Ne dis rien...

    1357982265.jpg Tu as voulu le silence, comme un renoncement à nous, comme un rejet de voix partagées. Entre parler et se parler, entre aimer s'aimer et maudire, entre jaser , ironiser et gémir. Soit. je me tais. Outre la parole, il reste le regard, le toucher. Mais de ces sens là, tu n'en veux plus non plus.

    On se croise comme des indifférences.

    On s'endort dos à dos avec le croire de l'inconsistance de l'autre, qui pourtant est  bien là, remuant dans son sommeil comme un animal blessé et endormi, mais qui n'accepte ni compassion ni tendresse. Les douleurs de l'âme sont rudes, invisibles, intouchables.

    On se voit comme des fantômes, on vit en mécaniques qui fonctionnent sur l'inertie du temps: ouvrir le frigo, faire cuire quelque chose, manger en regardant le vide, laver son assiette et se forcer à repartir, au boulot ou ailleurs, n'importe où, pourvu qu'on échappe à la présence de l'autre, pourvu qu'on abandonne un miroir déformé, un autre soi qui n'est plus ce qu'on croyait être le reflet de soi, à soi, pour soi.

    Mais ce n'est pas la fin d'un amour. C'est une faim d'autre chose, une faim de vivre ce qu'on ne peut plus vivre, parce qu'on n'est plus ce qu'on croyait être définitivement, parce que nos hormones nous trahissent, parce que nos peaux se flétrissent, parce que nos fatigues ne sont plus les mêmes.

    Mais dans nos têtes, nous avons toujours vingt ans, avec en plus la peur de marcher à coté du vide, la peur que tout se casse, la peur de n'être plus deux ensemble mais deux côte à côte et indifférents à nous-mêmes. Cette peur immense qui donne envie de mourir, de tout arrêter tout de suite, tellement l'appel du vide est fort, tellement il serait plus facile de se laisser tomber, de se laisser aller.

    Une vie d'homme, une vie de femme, une vie de couple, des convergences difficiles que nous avons bravées, avec nos intelligences, avec nos poings, avec nos pleurs, et dont nous ne voyons rien de l'exemple qu'elles peuvent susciter, de l'admiration qui nous est inconnue, du respect qu'elles ont imposé à d'autres qui ne sauront jamais nous les dire, qui ne peuvent pas les exprimer.

    Mon amour n'est pas un amour de la peur du vide, il n'est pas la continuité du cumul de nos présences, il n'est pas défini comme une somme de sacrifices durement accumulés que je refuserais d'abandonner, car ils auraient été vains, puisque ils auraient été incorporels et volatils. Mon amour est dur, plus intransigeant avec moi-même qu'avec n'importe qui, plus rigoureux aujourd'hui qu'il n'était hier. Parce que je me sens plus fragile, plus difficile à atteindre, plus difficile à séduire. Et si cet amour, conclu il y a si longtemps, et avec toute la légèreté de nos jeunesses, a tenu si longtemps, s'il nous a donné l'occasion de rendre tant de nos gestes sacrés, s'il est devenu pour nous ce fil si long que nous avons tiré ensemble, ce n'est peut-être pas pour qu'il se casse si facilement, au bouleversement de nos vies particulières, aux abandons irrémédiables de nos enfants, aux visions trop verticales de nos descendances.

    Alors, que ce soit en silence, que ce soit avec mes yeux, ou par un geste d'offrande pratique, qui est malheureusement un des seuls signes que la nature nous a donné pour codifier nos élans et nos scellements de serments, je te fais de moi la preuve de mon amour. Et je crois, dans ton silence, que tu ferais de même. Jusqu'au moment où nos orgueils auront été anéantis par nos raisons, jusqu'au moment où nous aurons basculé du sommet de nos égoïsmes pour tomber, pour un moment encore, dans le soulagement commun de nos vies duales, de nos rapprochements sécuritaires, de nos luttes communes contre ce qui nous divise.

    Et ce temps-là vient ...

     

    (c) Pablo Robinson- 04/2008 

  • Les anges sont au nombre de quatre (2)

    715948038.jpgGiono avait passé le reste de la journée et de la nuit à délirer, à avoir froid, puis chaud, puis froid encore. Son père était resté près de lui tout l'après midi. Ils n'avaient pas parlé ensemble, mais chacun pensait que l'autre l'aurait bien voulu. Giono avait toujours quelques chose à vouloir prouver à son père, sans comprendre ni pourquoi, ni comment, sans doute une rivalité psychique, comme aurait dit Dania.  Mais là, il était trop mal. Vers le soir, sa mère vint prendre la place de son père. Giono se demandait pourquoi Dania n'était pas là. Entre deux crises de fièvre, il avait demandé à l'un de ses parents ou à l'autre, s'il avait des nouvelles, mais ils ne disaient rien de plus, lui conseillaient de se reposer et de dormir. Giono fermait les yeux, et tout commençait à tanguer autour de lui, et il restait dans ce bateau mouvant sans pouvoir en sortir. Au petit matin, il se sentit nettement mieux. Sa mère, qui avait dormi dans le canapé du salon, lui prépara un café très fort, puis lui apporta du gateau qu'elle avait fait la veille. Il le mangea avec appétit. Son mal de tête avait disparu. Il se leva, alla prendre une douche très chaude, puis s'habilla. Sa mère tenta de l'obliger à rester couché, mais il voulait absoluement savoir ce qui se passait. Il accepta qu'elle l'accompagne chez les parents de Dania. Ils trouvèrent Giovanni et Miranda en compagnie de la police. Giono compta mentalement qu'on était déjà lundi. Miranda prit sa mère à part et elles allèrent discuter à l'écart, pendant que Giovanni faisait un résumé de la situation. D'après les parents, Dania était partie samedi soir rejoindre des amies au bal municipal, tout le monde l'avait vue danser avec un inconnu, des voisins l'avaient vu repartir en vélo, et depuis, plus de nouvelles. Les policiers avaient fait un rapport détaillé du signalement donné par les parents, ils avaient appelé la police de la route pour savoir s'il y avait eu un accident avec un vélo, ou une victime sur la route. Mais rien. Aucune information, aucun indice. Ils restèrent un moment ensemble, Giono, Giovanni, les policiers, à emettre des hypothèses, à supputer des scénarios. Mais les policiers étaient réservés sur cette histoire. "Des jeunes femmes qui vont au bal et qui dansent avec des inconnus, il y en avait des centaines, et, sauf votre respect, monsieur, elle avait peut être préféré passer le week end avec une autre compagnie". Giono n'était pas dupe, Dania était une fiancée solide et fidèle. Les sous entendus qui fusaient ne l'atteignaient pas. Au bout d'une heure il préféra rentrer chez lui. Il récupéra sa mère dans la cuisine, où elle buvait du thé avec Miranda, salua les parents en promettant de rester à l'écoute. Il sentait la migraine revenir et ne voulait pas tarder.
    Il rentra rapidement, mangea avec sa mère . Au moment où elle allait partir, le médecin arriva, envoyé par son père. Elle resta là pendant qu'il l'auscultait. Il avait les résultats des prises de sang, mais la maladie de Giono, quoique virale, n'avait pu être diagnostiquée avec précision. Le médecin lui fit une autre piqûre, puis il lui donna une liste de médicaments et l'adresse d'un spécialiste que Giono devrait aller consulter dès le lendemain. Le médecin lui conseilla d'aller à ce rendez vous en ambulance, mais Giono préferait conduire, il se sentait nettement mieux. Pendant qu'il se reposait, sa mère alla chercher les médicaments, puis elle le laissa, persuadée qu'il allait dormir. A quatre heures du matin, Giono se réveilla, se doucha, prit un café et partit avec sa voiture. Il conduisait en silence, connaissant la route presque par coeur. Il avait fait ses études à Vérone, et la clinique se trouvait au-delà de la célèbre ville.
    Giono était un  peu surpris. Il se rendait compte que Dania lui manquait de plus en plus, il lui semblait que  tout ce qui composait sa force de travail était en train de se perdre, comme de l'eau qui coule dans le sable. Il n'arrivait plus à se fondre dans son entreprise, à se concentrer sur ce qu'il faisait. L'image de Dania était là, dans ses yeux. et avec elle tout ce qui entretenait son envie d'elle. Il avait quitté l'appartement avant l'aurore. Il faisait toujours nuit, mais le brouillard n'était pas au rendez-vous et la route était sèche. En conduisant, il lui semblait même quitter complètement la conduite de sa voiture et se perdre dans les souvenirs amassés dans sa mémoire depuis si longtemps. il revoyait Dania danser avec lui, en lui, autour de lui, il se rappelait les séances de répétitions pour les concours de danse, la sueur qui collait son tee-shirt contre la peau, la sensation de tenir Dania, ses hanches, ses mains, les odeurs de sa sueur, les frôlements de ses cuisses contre les siennes, leurs étreintes de danse et les simulacres qu'ils faisaient en riant, en frottant leur bassin l'un contre l'autre, en balancements lascifs liés au rythme, leurs échanges de regards, devant les spectateurs, et la complicité qu'ils mettaient à danser ensemble. Et, plus tard, les longs baisers qu'ils se donnaient dans les vestiaires, leurs étreintes amoureuses, passionnées, volées ça et là au gré des endroits, leurs rendez-vous d'amants, leur vie de couple désorganisée par l'absence de vie commune...
    Un phare l'éblouit au passage d'un virage. Il reprit conscience de la route, malgré la fatigue naissante. Dania et lui, c'était d'abord cela, un plaisir partagé des corps. Il ne discutait pas souvent de construire un foyer avec elle, même s'il devait reconnaître que Dania semblait bien attendre autre chose de lui que de se voir deux fois par semaine pour manger ensemble, et assouvir leurs envies de l'autre, sans rien vraiment construire de leur relation. Dania voulait se marier, mais lui ne se sentait pas prêt, il devait parfaire sa vie professionnelles d'abord, il aurait bien le temps de lui faire des enfants après .... Il se reprit: "lui faire des enfants ?" Il s'était mis à parler dans la voiture en conduisant. Il passait à travers des rues des villages sans les voir. Les lampadaires éclairaient trop vite son visage pâle et fatigué, on aurait dit qu'un fantôme conduisait la voiture. Il se rappelait sa mère et ses frères plus petits. Il se rappelait sa cousine, quand elle s'était mariée, puis quand elle avait eu son ventre tout rond, et quand elle avait accouchée. Avoir des enfants prenait une allure de poids dans son imagination. Il s'avoua en murmurant que les enfants, ça ne serait pas son truc, enfin, pas maintenant, sauf si cela pouvait retenir Dania près de lui. Il repensa à l'obsession qu'il avait de son corps, à la douleur qu'il ressentait de perdre le souvenir de le toucher, de caresser sa peau dans le noir, de tâter près de l'épaule la courbe de son sein, de sentir sous ses doigts l'éveil de ses sens, la sentir se retourner contre lui, et poser en dormant sa tête dans son épaule. Puis l'image se brouillait. Elle n'était plus là, et lui se retrouvait dans son lit, froid et vide, handicapé d'érections inutiles et énervantes provoquées par ses rêves d'elle, il se sentait inutile, abandonné et seul. Dania avait un sens pratique que lui n'avait jamais appris à connaître: il avait bien été obligé de se débrouiller quand il était étudiant à Rome, mais son souvenir s'arrêtait à une chambre mal rangée, avec des séances de nettoyage qui l'épuisaient, avec son horreur de perdre du temps à des tâches ménagères, sauf quand il ne pouvait plus faire autrement. Il n'imaginait pas qu'une femme vienne perturber cet équilibre qu'il avait patiemment construit, entre ses habitudes de célibataire, sa vie de travail qui lui prenait beaucoup plus de temps qu'il ne pourrait en consacrer à une famille. Il avait en tête l'image de son père, parti toujours à l'aube, revenant tard dans la nuit, les disputes entre ses parents, la vision de sa mère qui le lamentait de ne jamais pouvoir compter sur lui, les souvenirs qu'il avait quand il était petit, où son père ne le prenait jamais dans ses bras, laissant à sa mère le soin de s'occuper de lui. Giono ne voulait pas d'une vie comme celle-là, même s'il aimait Dania, même s'il faisait tous les efforts possibles pour ne pas la décevoir, pour la garder près de lui. Il se disait que bien sûr, il arriverait un moment où ils devraient faire un choix, et qu'il céderait aux demandes de Dania. Elle avait déjà visité avec lui le terrain qu'ils voulaient acheter, elle avait rêvé avec lui de leur future maison, de son orientation, et Dania semblait si heureuse à ce moment là, que Giono avait joué le jeu jusqu'au bout. Il se dit que finalement, il finirait pas céder, qu'ils allaient se marier, qu'elle serait définitivement sa femme, pour toujours, du moment que lui, Giono, pourrait travailler librement à ses projets. Il se disait que dès que Dania aurait un enfant, les choses seraient plus calmes, plus posées. Elle serait heureuse dans sa maison, et lui serait apaisé d'avoir près de lui celle qu'il aime. 
    Il avait quitté la plaine et abordait maintenant les routes sinueuses de montagne, il lui fallait faire plus attention et jouer avec les pleins phares pour ne pas perdre le fil de la route. Il mit le poste en route. La musique Cubaine inonda  l'habitacle. C’était un CD que Dania avait apporté et qu'elle avait oublié. Giono se détendit un peu. Il sentait qu'il avait moins de fièvre, mais il respirait toujours aussi mal, et il avait l'impression d'avoir du piment dans les poumons. Le jour s'était levé, il ne s'en était pas rendu compte.  Le médecin qu'il devait voir  lui avait donné rendez vous près de Schio, dans une clinique privée. Il pensait que la consultation prendrait une heure, peut-être deux, puis il rentrerait à Suzzara où un rendez vous l'attendait en fin de journée. Il se mit à tousser. Sa bouche prit un drôle de goût. Il prit un mouchoir en papier pour s'essuyer. Quand il put voir ce que sa main retenait, le papier était devenu rouge. Il voyait  les premières maisons du bourg, et plus au nord, les contreforts des montagnes. Il traversa le pont qui passait le Léogra, prit sur la gauche longea la route, jusqu'à ce qu'il vit la pancarte rouillée "clinica per convalescenti de Dr Balkani". Il prit le virage, suivit les indications, entra dans la propriété, puis s'arrêta devant la porte. Il ouvrit sa portière, se leva, puis tout devint flou, il se sentit glisser doucement, pendant que sa bouche s'emplissait de sang ...

  • Et si le Ciel s'en mêle

     Comprendrons-nous qu'en pleine saison sèche, le ciel se couvre de tant de pluie, en ce jour funeste qui fera demain de nous des orphelins, sauf à nos coeurs de s'ouvrir, à nos gorges de crier, de ce cri épouvantable qui doit nous libérer de nos peurs, nous réveiller de nos torpeurs, nous rendre à nous-mêmes, à notre nudité nouvelle, pour que nous habillions notre futur de liberté, d'amour et de sagesse, pour que nos pieds foulent les éteules des cannes en quête des autres hommes, tous confondus, lavés de toutes les fautes passées, neufs comme nous, prêts enfin à une rédemption durable pour de nouvelles moissons ?
     
    (c) pablo robinson -04/08

  • De l'ombre de Césaire

    "pose  tes mains sur le bois verni de mon cercueil pendant qu'il est encore là, et tu sens de l'Esprit monter en toi cette émotion, cette charge, ce testament, bref ce rien qu'un instant qui bouleversera ton sommeil, qui te posera au futur les questionnements sur tes actes, sur leur conformité, sur le tracé de l'élan que ces hommes là, avant toi, auraient donné à ce monde"

    (c) Pablo Robinson - "Chroniques humaines"