Tous ces gens qui se cotoient, ce fourmillement de consciences qui vont et viennent sur les quais des gares, rencontres muettes et instantanées entre ceux qui partent ailleurs, et ceux qui en reviennent. Ces sourires, ces pleurs, ces rages d'amours qui se finissent là, étirés par le rail étendu. Et les agents des gares, qui chargent sans le savoir dans leur coeur ces témoignages vivants, croyant sous leur casquette ne pas en être émus, et qui solidifient les émotions qui les traversent comme un ciment inaltérable.
Il faut voir tous ces regards, les capter à l'instant où ils se croisent avec les autres, capter le fugace d'un étonnement, l'étincelle de l'envie, le froncé de sourcils et puis l'instant d'après l'oubli de ces rencontres multiples et incertaines.
On se surprend des complicités des voyageurs, l'instant d'avant inconnus, l'instant d'après devisant comme de vieilles connaissances, captés les uns et les autres par cette brêve aventure commune et croyant que l'excitation du voyage les baigne dans une communauté nouvelle: le train.
Mais je me suis pris à ce jeu, prisonnier de la foule des accompagnants, agitant la main pour dire au revoir à l'être cher qui était maintenant enfermé dans la voiture, aussi muet que lui par le bruit de la gare et l'épaisseur de la vitre, pendant que le convoi prenait doucement son allure. Je me suis surpris à croiser son regard comme les autres en faisaient autant, certains avec des larmes silencieuses, d'autres avec des sanglots de tragédie. Un instant ses yeux ont croisés les miens, puis tout a disparu, et mouton dans un troupeau sans maître, j'ai suivi la marche du quai, croisant des yeux les nouveaux arrivants qui partiront dans un autre train, et qui revivront les mêmes scènes, indéfiniment, jusqu'à la nuit, avant que demain tout recommence...
Nous sommes ainsi faits, sans bien nous rendre compte de tout l'amour qui suinte au petit matin sur les quais des gares, aura volatile de tous ces sentiments échangés, partagés, qui ne laissent aucune trace, sauf, peut-être, dans l'humide d'un mouchoir oublié qui roule avec le vent que font les trains, lorsqu'ils disparaissent dans la brume du bout des quais ...
Il faut voir tous ces regards, les capter à l'instant où ils se croisent avec les autres, capter le fugace d'un étonnement, l'étincelle de l'envie, le froncé de sourcils et puis l'instant d'après l'oubli de ces rencontres multiples et incertaines.
On se surprend des complicités des voyageurs, l'instant d'avant inconnus, l'instant d'après devisant comme de vieilles connaissances, captés les uns et les autres par cette brêve aventure commune et croyant que l'excitation du voyage les baigne dans une communauté nouvelle: le train.
Mais je me suis pris à ce jeu, prisonnier de la foule des accompagnants, agitant la main pour dire au revoir à l'être cher qui était maintenant enfermé dans la voiture, aussi muet que lui par le bruit de la gare et l'épaisseur de la vitre, pendant que le convoi prenait doucement son allure. Je me suis surpris à croiser son regard comme les autres en faisaient autant, certains avec des larmes silencieuses, d'autres avec des sanglots de tragédie. Un instant ses yeux ont croisés les miens, puis tout a disparu, et mouton dans un troupeau sans maître, j'ai suivi la marche du quai, croisant des yeux les nouveaux arrivants qui partiront dans un autre train, et qui revivront les mêmes scènes, indéfiniment, jusqu'à la nuit, avant que demain tout recommence...
Nous sommes ainsi faits, sans bien nous rendre compte de tout l'amour qui suinte au petit matin sur les quais des gares, aura volatile de tous ces sentiments échangés, partagés, qui ne laissent aucune trace, sauf, peut-être, dans l'humide d'un mouchoir oublié qui roule avec le vent que font les trains, lorsqu'ils disparaissent dans la brume du bout des quais ...