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larme

  • Des quais de gares

    Tous ces gens qui se cotoient, ce fourmillement de consciences qui vont et viennent sur les quais des gares, rencontres muettes et instantanées entre ceux qui partent ailleurs, et ceux qui en reviennent. Ces sourires, ces pleurs, ces rages d'amours qui se finissent là, étirés par le rail étendu. Et les agents des gares, qui chargent sans le savoir dans leur coeur ces témoignages vivants, croyant sous leur casquette ne pas en être émus, et qui solidifient les émotions qui les traversent comme un ciment inaltérable.

    Il faut voir tous ces regards, les capter à l'instant où ils se croisent avec les autres, capter le fugace d'un étonnement, l'étincelle de l'envie, le froncé de sourcils et puis l'instant d'après l'oubli de ces rencontres multiples et incertaines.

    On se surprend des complicités des voyageurs, l'instant d'avant inconnus, l'instant d'après devisant comme de vieilles connaissances, captés les uns et les autres par cette brêve aventure commune et croyant que l'excitation du voyage les baigne dans une communauté nouvelle: le train.

    Mais je me suis pris à ce jeu, prisonnier de la foule des accompagnants, agitant la main pour dire au revoir à l'être cher qui était maintenant enfermé dans la voiture, aussi muet que lui par le bruit de la gare et l'épaisseur de la vitre, pendant que le convoi prenait doucement son allure. Je me suis surpris à croiser son regard comme les autres en faisaient autant, certains avec des larmes silencieuses, d'autres avec des sanglots de tragédie. Un instant ses yeux ont croisés les miens, puis tout a disparu, et mouton dans un troupeau sans maître, j'ai suivi la marche du quai, croisant des yeux les nouveaux arrivants qui partiront dans un autre train, et qui revivront les mêmes scènes, indéfiniment, jusqu'à la nuit, avant que demain tout recommence...

    Nous sommes ainsi faits, sans bien nous rendre compte de tout l'amour qui suinte au petit matin sur les quais des gares, aura volatile de tous ces sentiments échangés, partagés, qui ne laissent aucune trace, sauf, peut-être, dans l'humide d'un mouchoir oublié qui roule avec le vent que font les trains, lorsqu'ils disparaissent dans la brume du bout des quais ...

  • Mais que faire de larmes ?

    larme 01.jpegD'aucuns grands spécialistes du métabolisme diront qu'elles rincent l'oeil. Elles pourraient aussi être la conséquence mécanique d'une pression exercée par un afflux sanguin bloqué au niveau des sinus par la syncope émotive générée elle même par une forte émotion "à couper le souffle" (syndrome du sanglot). Bon, d'accord, très drôle (enfin, presque ...), mais que contiennent-elles ? que deviennent-elles ?
     
    Des chercheurs russes ont développé depuis une dizaine d'années des études assez prometteuses sur la "mémoire de l'eau".... un caillou lancé donc dans le grand jardin (très vide au demeurant) des adeptes de la médecine homéopathique, qui soutiennent qu'une molécule liquide de principe actif, dilué 10 000 fois contient encore des principes actifs, lesquels vont à coup sûr se manifester au sein de 50 litres (minimum) d'autres liquides, organiques, eux, et que cette dilution aura une "anti-activité" susceptible d'apporter une réponse "inverse" au principe actif qu'elle contient.... Je simplifie pour les profanes.
     
    Mais une larme ne contient pas que du sodium à 0.09% et quelques résidus uriques. Si l'on part du principe de la mémoire de l'eau, et vu la faible distance entre une glande lacrymale et le cerveau, je finis par me demander si les larmes n'emportent pas avec elles tous ces miasmes intellectuels et affectifs qui ont été (en partie) la cause de leur émission, simplement du fait que notre cerveau est un émetteur d'ondes, et que celles-ci, à la faveur du sodium que contiennent les larmes, ne sont pas capturées par les ions qui naviguent dans ces océans d'eau, comparativement à la taille des atomes qui composent les fameux "principes actifs".
     
    Bref, imaginons des larmes chargées de chagrin, de peur, de solitude, d'angoisse, de souffrances foetales, physiques, sentimentales affectives et sexuelles, de rancoeur et de rage, le tout enfin évacué par une bonne "crise de larmes".... c'est vrai, reconnaissons-le, pleurer ça fait du bien.
     
    Donc, partant du principe du fameux Christian Hahnemann, inventeur de l'homéopathie, la consommation de larmes diluées devrait provoquer logiquement l'inverse du principe actif qu'elles contiennent; apporter la paix là où il y a la guerre, la joie là où il y a la peine, apaiser les souffrances, calmer les rages les plus tenaces, consoler les plus grandes peine, etc. ....
    je n'irais pas à dire qu'une cure homéopathique ferait revenir le prince charmant, ou en faire arriver un autre plus valeureux (quoique...). Bref le principe est là.

    Que tirer de cette leçon ?

    -1- Que ceux qui pleurent ont en eux une source de richesse infinie . Il leur suffit de récupérer leurs larmes, de les diluer à 5 ou 7 ou 9 ch (voir à la rigueur un traité de fabrication homéopathique, c'est toujours instructif ! ), selon le principe du brave docteur cité plus haut, et de vendre l'elixir ainsi préparé sous forme de remède contre toutes les sources de larmes, dont une liste exhaustive est déjà citée plus haut. Même sans remboursement de la sécu, des ventes à 1 euro la mignonnette de 5 cl, soit, à raison de 0.035 ml par goutte utilisée,  1500 doses environ de bonheur réparateur, voilà qui est "donné" pour un tel service rendu !
     
    -2- Que celles (plus nombreuses statistiquement que "ceux") qui pleurent comme des fontaines au point d'en remplir une baignoire, ont en elles une fortune à faire ! Quoi de plus réparateur qu'un bain homéopathique dans des larmes diluées 100 000 fois dans une eau pure ! Quel remède miraculeux et durable ! Laver une seule fois tout ce qui a été à la source de tant de peine !  Et du coté lucratif, pardon ! Pour une baignoire de larmes pures remplie, vous avez  un capital de 100 000 baignoires potentielles, à 350 euro le bain réparateur (une telle cure vaut bien un tel prix), vous voilà en un seul chagrin d'amour à la tête de 35 millions d'euros...  Et que dire si la pauvresse se fait un chagrin lucratif tous les ans....

    Bon, je vais être gentil, je demande juste un gros bisou par litre de larme vendue, et 2% de commission pour chaque entreprise créée .....

    Pablo Robinson - (c) 27/06/2008 - Mon idée n'est pas saugrenue, et la présente publication fait naturellement office de dépôt de découverte géniale, porteuse de droits internationaux. Mais rassure toi, cher lecteur, chère lectrice : cette idée est vieille comme le monde. D'ailleurs, un dicton dit bien: "ravale tes larmes, ça te donnera de la force ! ".... donc, on va dire ... heuuuu ... CQFD ?

    Une pensée pour Salvia ...