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confinement

  • confinement, jour 27

    confinement,code pénal,otages,israel,france,plaies(13/4/20).

    En Israël, j'accepte le confinement car la demande a été faite avec intelligence et le contrôle également. On trouve des masques pratiquement partout, on peut se faire tester si on a un doute. La police est compréhensive et intelligente:

    - elle ne sanctionne pas inutilement le couple qui s’aère quelques poignées de minutes,

    - elle respecte le statut difficile de ceux qui doivent se déplacer,

    - elle n'empêche pas les gens d'aller travailler lorsque cela est indispensable,

    - elle ne sanctionne pas le vieillard qui va faire ses courses à pied,

    - elle ne chasse pas le travailleur social qui livre à domicile...

    Et pourtant Israël est un pays qui est constamment menacé, et qui est toujours en état de guerre. Rien que pour cette dernière raison, la demande du premier ministre est acceptable, et elle est acceptée par la plus grande partie de notre population.

    En France, le confinement est devenu le fait du prince, une dictature policière molle où la force publique s'est aveuglée d'un bandeau sanglant et répressif, sans recours pour se protéger, sans intelligence de ceux qui doivent l'organiser.

    - Sanglant par les blessures faites depuis des mois aux personnes qui manifestent pacifiquement leur désaccord sur les décisions iniques et incompatibles avec le bien-être des personnes.

    - Répressif par les punitions financières et physiques faites à des personnes qui sont dans leur droit humain.

    Le confinement ne peut pas être une ordonnance ni un décret, car il est incompatible avec l'article 13 des droits de l'homme et du citoyen, y compris en période "de guerre"... Sauf que ni la France ni l'Europe n'ont fait de déclaration de guerre à qui que ce soit. Nulle agression sur le territoire, nulle armée en vue.

    Article 13 des droits de l'homme.
    - Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un État.
    - Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

    Le confinement est un procédé "d'acceptation tacite" par la population, et pour cette raison, il ne devrait pas faire l'objet de sanctions punitives, ni financières, ni physiques, sauf lorsqu'il y a une réelle mise en danger de la vie d'autrui. Mais dans ce cas, la police doit prouver que la ou les personnes impliquées sont malades ou porteuse de contagion. Ce qu'elle n'a jamais fait, car elle ne dispose même pas des moyens nécessaires pour le faire: tests et équipements de protection !

    Lorsque le confinement n'est plus une "acceptation tacite" mais devient une contrainte dictatoriale soumise à des sanctions de police, cela devient une prise d'otage à domicile.

    La prise d'otage est réprimée par le code pénal : "Prise d'otage (224-4 du Code pénal) : 30 ans de réclusion criminelle mais la peine est de 10 ans si la personne a été relâchée volontairement dans les 7 jours, sans que la condition ou l'ordre n'ai été exécuté."

    Le fait du prince qui oblige la population au confinement sous répression de police ou de violence (physique ou financière sous forme d'amendes) n'a pas d'autre définition qu'une prise d'otage (personne retenue sous condition répressive)...
    Et obliger la population à devenir les otages du prince jusqu'au 11 mai dépasse largement les 7 jours...

    Au-delà ce cette colère qui me ronge (ce soir plus encore !), je m'interroge.

    J'ai l'impression de vivre au temps de Pharaon.

    Après avoir durci la corvée, et malgré les avertissements, il refuse de plier (d'écouter).
    Les premières plaies arrivent.
    Il reste sourd encore.
    D'autres plaies surgissent...
    Jusqu'au jour où l'Ange passe et agit, sauf chez ceux qui ont écouté la voix portée par le bègue Moïse...

    La France risque bien d'être en état de guerre pour la prochaine plaie, en guerre contre son peuple.

  • confinement, jour 21

    (mardi 7/4/20).

    Volets fermés. Ce matin, c'est jojo le boucher qui m'a réveillé. Je rêvais d'avoir encore 14 ans. C'était les vacances de Pâques. Mon père avait acheté quelques années auparavant un hameau en ruine dans un village perché et perdu aux confins de la Drôme, et nous avions pris l'habitude d'y passer nos vacances, toutes nos vacances, mes quatre frères, ma sœur, ma mère et moi, et parfois mon père, quand il pouvait en prendre.

    J'avais déjà pris le pli de voyager seul en train. A cette époque, un enfant de mon âge pouvait traverser la France, tout le monde s'en fichait. J'avais pris le soir un train de banlieue pour aller de Melun à la gare de Lyon, puis j'avais couru jusqu'aux grandes lignes avec le sac à dos de scout de mon père sur le dos, pour attraper de justesse le train de nuit qui allait terminer sa course fumante à Gap. Dans les secondes classes à l'heure des vacances scolaires, les compartiments étaient bondés, et nous faisions souvent le voyage dans le couloir, entre les valises, les cigarettes des fumeurs et les odeurs de la fumée du charbon envoyée par la locomotive...

    Je me réveillais par moment, ankylosé par les crampes à force d'avoir dormi à petite vitesse sur le sac à dos, lorsque le train commençait à faire l'omnibus entre Valence et Gap. Vers 6h, il faisait sa courte halte à Luc-en-Diois, juste le temps de sauter sur le quai vide, puis repartait en soufflant sa vapeur vers les montagnes. Il faisait froid et la nuit pesait encore sur le village silencieux. J'entendais crisser mes pas sur le gravier qui bordait la rue entre la gare et l'arrêt du car . L'air sentait le bois brûlé dans les cuisinières et les cheminées. Je m'asseyais sur la marche du marchand de journaux pour attendre le vieil autocar que conduisait le père Bouffier.

    Il arrivait par la route de Die, ouvrait la porte latérale avec le grand levier qui jouxtait son siège, prenait une botte de journaux qu'il posait devant la porte du magasin, puis me laissait monter dans son univers vide, encaissait en silence les quelques nouveaux francs du passage, puis fourgonnait dans ses manettes pour arracher l'engin au silence du village. Parfois un berger ou un paysan était endormi plus en arrière. Moi je restais devant pour voir la route défiler, regarder la montagne se réveiller en montant le col, admirer dans les lacets de la route les engradements de lumière sur les parois abruptes des cicatrices qu'avaient laissé les glaciers au flanc des à-pics. Le père Bouffier ne parlait jamais. D'ailleurs c'était écrit au-dessus du pare-brise de l'autobus: "défense de cracher - défense de parler au chauffeur".

    La halte du village d'Establet approchait, le jour avait pointé sur les sommets. Le car s'est arrêté en face de la poste du village, a déposé deux colis: le sac postal, maigre, et moi, presque aussi maigre que lui. Une fois le car parti, il régnait un silence de montagne et d'aube. j'hésitais à prendre le petit chemin qui allait vers la maison. Mes chaussures de citadin étaient vite trempées par la rosée, mais je m'en fichais : avec le jour, le parfum des violettes et des primevères envahissait l'air pur, saoulait ma fatigue de la nuit, me donnait l'impression d'entrer dans un autre univers, plein de sérénité et de béatitude.

    Tout le monde dormait. Depuis que nous venions ici, j'avais colonisé un vieux pigeonnier avec mon frère aîné, et nous y avions installé des lits picots que mon père avait déniché je ne sais où. Je m'étais déshabillé dans le froid du matin, et je m'étais glissé dans mon duvet pour m'endormir. Le soleil commençait à rosir le sommet d'en face ... La fatigue de la nuit faisait siffler mes oreilles dans le silence...

    J'ai mis du temps à me réveiller.
    Le martin pêcheur jojo a fini sa mélopée matinale.
    Ma chérie a appuyé sur un bouton, le volet s'est ouvert sur une grisaille matinale...
    ah oui ! c'est vrai. le confinement...

    establet,bouffier,autocar,montagne,confinement

  • Confinement: jour 16

    (2/4/20)

    Ma chérie a fini (enfin) par me le dire. "Tu me manques, j'ai besoin de toi !". Ce qu'il fallait. Comme de mettre la clé dans le démarreur. Alors j'ai cherché tous le prétextes pour quitter ma yourte et mon désert...
    - la liaison internet est pourrie, ç'est uniquement le partage de connexion de mon téléphone. Un brave instrument celui-là.
    - le chat sous la yourte en a marre de faire du yoga. La nuit, là, au moment où j'écris, il miaule en copain, trois ou quatre miaulements discrets, puis silence pendant cinq minutes, et il recommence. Je pense qu'il a froid, mais il ne veut pas me l'avouer, et encore moins venir se mettre au chaud.
    - le temps fait le yoyo, ça décourage des tortues et les caméléons, ils restent confinés (eux aussi) et ils ne se montrent pas, ça me déçois beaucoup, j'aime trop ces petites bêtes.
    - pas de télé. D'un coté, tant mieux, j'ai assez d'infos sur les réseaux sociaux: si les infos journalistiques sont du même tabac, je comprends que les gens qui restent devant leur télé toute la journée deviennent dingues.
    - la voisine, adorable, ramasse des chiens en croyant qu'elle les sauvent. Elle a récupéré une chienne bédouine probablement skizophrène qui doit avoir des cordes vocales en titane. Elle aboie tout le temps, sur n'importe quoi et n'importe qui (dont moi) pour n'importe quelle raison obscure. La nuit c'est pire, elle engueule la lune...
    - le sable. Il s'invite tout le temps dans tout ce que je fais. un malotru total : se met dans mes chaussures, se glisse sous la porte, fait la dune devant la yourte juste pour que j'utilise ma pelle, s'incruste avec son copain le vent dans le clavier de mon fidèle Lancelot III (c'est le nom de mon ordinateur portable, troisième du nom, le deux ayant perdu ses moyens faute de batterie de rechange, le un ayant été volé dans ma voiture par des envahisseurs à Jaffa juste devant la vieille mosquée), et, lorsque son compère le vent vient du sud et sa copine la pluie s'y colle aussi, ces trois là transforme et ma voiture et mes vitres en tenues de camouflage dégradée de tous les ocres jaunes de la région.
    - le parquet: ça fait une semaine que je bouche les fissures avec la patience d'un ange qui aurait perdu ses ailes dans un poulailler industriel: mes genoux de vieux n'en peuvent plus. Et c'est pas encore fini...
    - le froid qui me fait perdre l'envie de boire mon café: pendant que j'écris, le soir, la température tombe dans ma tasse chaude comme une épidémie: invisible, elle éteint la chaude sensation de tenir le mug, elle tiédit tout, puis me fait frémir quand je me lève pour aller dans mon lit froid et solitaire.

    Voilà assez d'arguments pour aller rejoindre la civilisation claquemurée derrière les peurs ancestrales des épidémies séculières. On se regarde, mes vieilles chaises et moi, celles qui ont fait le tour du monde depuis quarante ans, comme si l'on assistait à une veillée de bataille, ou à une veille de départ, en se disant qu'on ne s'oubliera pas, en jurant qu'on reviendra. Et je vous vois, tous, assis autour de moi, qui me dites "vas-y, vas-y..."

    Il est temps que je rentre, j'entends des voix...

  • Confinement: jour 15

    (1/4/20). le quatorzième jour c'était hier. En toute logique, je devrais quitter cet endroit et rentrer à la maison, et être encore confiné indéfiniment dans une ville, cette fois, et dans un confinement partagé dans un espace fini.

    J'hésite. Ici le regard porte jusqu'à l'horizon depuis les fenêtres. Les bruits sont ceux de la nature. Quelquefois les avions viennent s’entraîner au-dessus de ma tête, et il m'arrive de jouer à les suivre avec mes jumelles, les observer faire leurs cabrioles rondes, leurs ressources verticales, leurs piqués d'échappatoires. Ici je peux sentir le désert, définir mon jardin sans barrières, regarder les troupeaux raser méthodiquement les parterres à peine fleuris, chercher des yeux les animaux du silence, les voir vivre.

    J'hésite. Dans ma solitude relative, je peux laisser mon esprit divaguer à sa guise, élucubrer des idées aussi nouvelles que farfelues, prier sans barrières, démonter le monde et croire que demain il sera aussi différent que beau, jouer patiemment à reboucher des fissures inconnues. Ici le temps ne compte plus.

    J'hésite. Mon ange ne me crie pas son désarroi, elle occupe notre espace pour deux qui s'est refermé sur elle, comme si tout ce qui arrive était devenu supportable, comme si mon retour devenait un supplément au vécu du jour, comme si je pouvais devenir une contrainte supplémentaire, un frein à nos libertés individuelles, à nos coins qui pouvaient être devenus secrets à force de solitude. On prend vite des habitudes nouvelles pour combler les liens qui nous manquent. Je n'y échappe pas.

    Je partirai vendredi. Je vais laisser s'éteindre ce long moment passé avec moi-même, réveiller les liens qui s'étaient endormis, cesser de regarder le vide, ce néant de tout qu'il faut sans cesse remplir de pensées et d'actions, pendant que les étoiles, au-dessus du ciel, me narguent en continuant inlassablement leur petit manège narquois et éternel...

     

    (photo: arum rare du désert)

    L’image contient peut-être : plante
  • Confinement: jour 12

    (29/3/20)

    J'avais commencé la journée par une séance de ponçage des dessertes de la cuisine. L'objectif était de boucher les fentes des panneaux de plancher avec de la colle epoxy, puis de poncer et enfin de passer l'ensemble avec une huile spéciale, supposée faire ressortir la beauté du bois tout en imperméabilisant le tout.
    Mais je m'y suis pris comme un pied. J'ai pas pris la bonne ponceuse, elle n'avait pas de tuyau d'aspiration. La poussière m'a fait regretter mon travail, je l'ai haïe, elle m'a fait fuir.

    Je me suis vengé sur la carcasse de baignoire, celle qui me nargue depuis si longtemps au bout de la colline. J'ai pris mon jimny, j'ai suivi les pistes roulées dans le sable, je l'ai traînée derrière la voiture jusqu'à la benne qui est au bord de la vieille piste qui allait de Bagdad au Caire, du temps de l'empire turc.

    Donc, le "ceci" de l'autre jour a fini par être réalisé... La colline est vide à présent, propre de nos déchets idiots.

    Alors, je me suis offert une couronne... J'ai fini par trouver la bonne ponceuse, mais la fin du jour a surpris mon effort. Les chiens hoquétent leurs abois vers la dune, pendant que la lune commence sa course avec Vénus... Tout me manque: vos regards, vos sourires, vos rires et la beauté de vos âmes.

    L’image contient peut-être : ciel, plein air et nature
  • Confinement: jour 11

    (samedi 28/3/20)

    Samedi, c'est repos. Réveillé et rendormi, j'ai fini par me lever à 10h ! Le soleil a fait comme moi, il est resté calfeutré derrière les nuages. Des nuages blancs, sans âme, poussé par le vent froid dont je ne sais même pas d'où il vient. Je suis ensuite entré dans le Livre. Cette fois-ci je prends les références du grand traducteur, André Chouraqui*. Voilà un homme qui n'était ni théologien, ni rabbin, et qui a re-traduit la Bible avec des recherches originales sur l'origine des mots. Sa traduction, plutot "mot à mot", et ça me plait. beaucoup.

    Je mets en bas de page son introduction au 3éme livre de la Bible "vayikra" qu'il traduit par "le cri" et que les traductions françaises traduisent par "le lévitique". Cette traduction fait référence aux lévites, les gardiens du Temple, qui avaient pour mission de gérer la Tente d'Assignation, car ce troisième livre de la Torah aborde toutes les obligations et les lois qui sont sous l'autorité des lévites.

    après l'étude, une balade dans les environs. Les coquelicots sont sortis, ils ponctuent de points rouges le patchwork des ocres du désert. Leur floraison signera la fin de la pluie, et le début du temps sec et chaud, mais la chaleur, c'est pas pour aujourd'hui. J'ai fini ma ronde autour du camp. Des jeunes, confinés aussi, ont construit une véranda devant ma yourte. Il l'ont fabriquée avec d'anciennes traverses de chemin de fer qui viennent, dit-on ici, de l'ancienne Rodhésie. Le propriétaire du camp, amateur de bois et de menuiserie les a retaillé, raboté, et elles figurent maintenant en plancher original... Quand ce sera fini, j'enverrai des images.

    Sur le soir, à l'accoutumée, compte rendu familial sur messagerie instantanée. On se regarde, on se sourit, mais on sait bien que ce n'est pas suffisant. Les gens qui s'aiment ont besoin de se toucher, de s'étreindre. Nos corps sont les malheurs de nos âmes.

    Introduction de la traduction du troisième live de la Torah par André Chouraqui :
    " Il crie vers Moshè..." Ainsi débute ce volume, avec ces mots dont la racine est voisine du mot arabe Qur’an qui donne en français: Coran, le Cri, proclamation publique de la parole d’Allah.
    Ce troisième livre du Pentateuque constitue une entité indépendante, une sorte de manuel sacerdotal qui nous fait pénétrer à l’intérieur du sanctuaire dont l’Exode avait décrit la construction. L’accent est mis sur les lois régissant le culte rendu par les kohanîm, les desservants ou prêtres, le mot levitos ayant fini par désigner en grec les kohanîm, les desservants, plutôt que leurs acolytes, léviîm, les lévites.
    La source sacerdotale (P) est évidente dans le Lévitique, dont le style est caractéristique de la manière des prêtres, soucieux de maintenir la pureté des traditions.
    L’impact du Lévitique sur les Hébreux et, après la naissance du christianisme, sur l’Église, est d’autant plus grand que ce livre contient 247 des 613 commandements de la Bible, et certains des plus importants puisqu’ils concernent la torah des consécrations, les rites sacrificiels et la vie du sanctuaire. Les kohanîm ou desservants sont investis d’une double mission: enseigner à Israël à distinguer le sacré du profane, la pureté de la contamination, et à purger le sanctuaire, source de toute bénédiction, de ce qui aurait pu le contaminer, donc entraver ses fonctions divines et cosmiques. L’univers de la Bible vit grâce à l’économie d’oblation des rites sacrificiels, qui en permettent l’harmonieux fonctionnement: ‘ola (montée ou holocauste), mînha (offrande) et shelamîm (sacrifices de pacification) sont les trois types de sacrifices spontanément offerts par l’homme pour renouer ses relations avec la divinité (ch. 1-3).
    Hatat (défauteur) et ashâm (coulpe) sont destinés à effacer une faute ou une culpabilité (ch. 4-5). Le sacrifice et l’offrande correspondent ainsi à un besoin de l’homme, soucieux d’être en règle avec la divinité: les prophètes, cependant, ne cessent de critiquer les rites sacrificiels lorsque ceux-ci se montrent impuissants à élever l’homme à une plus grande transparence spirituelle et morale. L’offrande faite à IHVH-Adonaï, donc à ses prêtres, consiste soit en animaux ­ gros et petit bétail, oiseaux purs ­, soit en céréales. Le rite solennise et souvent dramatise l’offrande dont il accuse l’efficacité mystique et parfois magique. La valeur suprême du sacrifice vient de ce qu’il exprime en toute circonstance la volonté de IHVH-Adonaï révélée à Moshè. D’où l’importance d’une législation fort détaillée n’omettant aucun des détails qui donneront son efficacité au rite. Les cérémonies ont pour but suprême d’assurer le bon fonctionnement du pacte, garant de toute paix et de toute bénédiction accordée par IHVH-Adonaï à Israël et au monde (ch. 6-7).
    Les chapitres 8 à 10, qui définissent les rites de consécration du sanctuaire et de ses desservants, constituent une suite logique et chronologique des chapitres 35 à 40 de l’Exode. Il est remarquable que le récit soit dominé par la haute figure de Moshè, qui n’était pas prêtre, et non par Aarôn: partout dans la Bible, l’inspiré a priorité sur le desservant, même dans ce code sacerdotal.
    Mais davantage qu’un code, le volume du Lévitique est aussi un immense poème incantatoire d’une facture parfois étonnamment moderne. La phrase lapidaire épouse toujours des rythmes haletants pour décrire l’homme de la Bible confronté, sous le regard de son Dieu, aux exigences du sacrifice, de l’offrande ou de l’oblation, comme aux fatalités de la vie et de la mort."
    https://fr.wikipedia.org/wiki/André_Chouraqui

    L’image contient peut-être : plante, herbe, plein air et nature
  • Confinement: jour 10

    (vendredi 27/3/20).


    Mais que faire pour se rendre utile quand on est confiné au milieu du désert ? Comme je disais l'autre jour, cette chance que nous avons de vivre à notre époque est d'être en contact quasi-permanent avec le monde entier, et d'avoir accès à une quantité colossale d'informations. Mon ange d'épouse me dit derrière sa caméra qu'il ne faut pas s'obnubiler sur ce sujet. Ben tiens... Elle a raison ma chérie, surtout quand les infos que l'on reçoit sont biaisées par les intérêts de toutes sortes, à commencer et surtout politiques...

    Un exemple: sur le site de référence que j'ai déjà donné (gisanndata.maps etc...) les données chinoises n'ont pas bougé d'un pouce depuis plus d'une semaine. Ne vas pas me faire croire que d'un coup d'un seul il n'y a plus aucun nouveau cas ni aucun décès dans ce pays de plus d'un milliard d'habitants en 24 heures ! non, la courbe chinoise doit très logiquement suivre celle des autres pays, ce qui me fait penser que tout est faux. A comparer, les USA, pays démocratique et ouverts à l'information publient en temps réel ce qui se passe: les chiffres se passent de commentaires...

    J'ai trouvé un document - un peu long et technique, je le reconnais - mais qui explique très clairement le pourquoi et le comment de cette chose qu'on appelle un virus. Eclairant ! je le mets en fin de document...

    C'est shabbat ce soir. Ma chérie d'épouse m'avait concocté des repas qu'elle avait surgelé. Lorsque je suis arrivé à l'aéroport, il y a maintenant 10 jours, ma fille a posé les clés de mon Jimny sur le capot de la voiture et m'a dit de loin: "papa, tout est dans la voiture, bienvenue en Israel, on t'aime". Je venais de faire plus de 35 heures d'avion, il faisait nuit, et je devais encore faire 200 kilomètres pour rejoindre la yourte. Dans la voiture, elles avaient préparé le ravitaillement, du linge de rechange, et ce repas de shabbat que je vais manger ce soir, à petite dose, pour imprégner chaque cellule de mon être de l'amour qu'elle a mis pour le préparer...

    Le document :
    Le virus n'est pas un organisme vivant, mais une molécule de protéine ( ARN ) recouverte d'une couche protectrice de lipide (graisse), qui, lorsqu'elle est absorbée par les cellules des muqueuses oculaires, nasales ou buccales, modifie leur code génétique. (mutation) et les convertit en cellules agresseurs et multiplicatrices.

    * Comme le virus n'est pas un organisme vivant mais une molécule de protéine, il n'est pas tué, mais se décompose de lui-même. Le temps de désintégration dépend de la température, de l'humidité et du type de matériau où il se trouve.

    * Le virus est très fragile ; la seule chose qui le protège est une fine couche de graisse extérieure. C'est pourquoi tout savon ou détergent est le meilleur remède, car la mousse COUPE la GRAISSE (c'est pourquoi il faut frotter autant : pendant 20 secondes ou plus, pour faire beaucoup de mousse). En dissolvant la couche de graisse, la molécule de protéine se disperse et se décompose d'elle-même.

    * La chaleur fait fondre la graisse ; c'est pourquoi il est préférable d'utiliser de l'eau à plus de 25 degrés Celsius pour se laver les mains, les vêtements et tout le reste. De plus, l'eau chaude fait plus de mousse et cela la rend encore plus utile.

    * L'alcool ou tout mélange avec de l'alcool à plus de 65% DISSOUT TOUTE GRAISSE, en particulier la couche lipidique externe du virus.

    * Tout mélange avec 1 part d'eau de javel et 5 parts d'eau dissout directement la protéine, la décompose de l'intérieur.

    * L'eau oxygénée est utile longtemps après le savon, l'alcool et le chlore, car le peroxyde dissout la protéine du virus, mais il faut l'utiliser pure et elle est nocive pour la peau.

    * AUCUN BACTÉRICIDE NE SERT. Le virus n'est pas un organisme vivant comme les bactéries ; elles ne peuvent pas tuer ce qui n'est pas vivant avec les antibiotiques, mais elles désintègrent rapidement sa structure avec tout ce qui est dit.

    * Ne jamais secouer chez soi les vêtements, draps ou tissus usagés ou non utilisés. Bien qu'il soit collé sur une surface poreuse, le virus est inerte et ne se désintègre qu'entre:
    - 3 heures (tissu et poreux),
    - 4 heures sur le bois, (peut-être parce que le bois lui enlève toute l'humidité et ne le laisse pas se détacher et se désintégrer)
    - 24 heures (carton),
    - 42 heures sur le métal (sauf sur le cuivre, car il est naturellement antiseptique)
    - 72 heures sur le plastique.
    Si vous le secouez ou utilisez un plumeau, les molécules du virus flottent dans l'air pendant 3 heures et peuvent se loger dans votre nez.

    * Les molécules du virus restent très stables dans le froid extérieur, ou dans le froid artificiel comme les climatiseurs des maisons et des voitures. Elles ont également besoin d'humidité pour rester stables, et surtout de l'obscurité. Par conséquent, les environnements déshumidifiés, secs, chauds et lumineux les dégraderont plus rapidement.

    * La lumière UV sur tout objet pouvant en contenir décompose la protéine du virus. Par exemple, désinfecter un masque avec un éclairage UV permet de le réutiliser. Attention, la lumière UV à haute dose décompose également le collagène (qui est une protéine) de la peau, ce qui finit par provoquer des rides et le cancer de la peau.

    * Le virus ne peut pas traverser une peau saine.

    * Le vinaigre n'est PAS utile car il ne décompose pas la couche protectrice de graisse.

    * aucun spiritueux ni vodka, ne sont utiles. La vodka la plus forte est à 40% d'alcool, et il vous en faut 65%.

    * LA LISTERINE, SI, ELLE SERT ! C'est de l'alcool à 65%.

    * Plus l'espace est confiné, plus la concentration du virus peut être élevée. Plus l'espace est ouvert ou naturellement ventilé, moins il y en a.

    * C'est déjà maintes fois répété, mais il faut se laver les mains - après avoir touché de la nourriture, des serrures, des boutons, des interrupteurs, une télécommande, un téléphone portable, des montres, des ordinateurs, des bureaux, une télévision, etc. Et quand vous utilisez les toilettes.
    - avant de se toucher les yeux, le nez, la bouche et toute muqueuse humide de son corps.

    * HUMIDIFIER LES MAINS SÉCHÉES avec un hydratant corporel stérile après les avoir lavées, car les molécules peuvent se cacher dans les micro-fissures. Plus l'hydratant est épais, mieux c'est. * Garder aussi ses ONGLES COURTS pour que le virus ne s'y cache pas.

    Voilà. Je souhaitais me rendre utile, j'espère que cela t'éclairera et t'aidera.

  • Confinement: jour 9

    (26/03/20)

    C'est bizarre, j'ai été réveillé par une révélation, sous la forme d'une chanson des années 70: "le jour de clarté", de Graeme Allwright. Tellement bizarre que ce soir, quelque chose me dit que c'est bien ce qui s'est passé aujourd'hui.

    La journée était morne. temps gris, petit déjeuner maussade (j'ai raté ma galette journalière faite d'un oeuf mélangé avec un verre d'eau et 5 cuillères de flocons d'avoine, le tout mis à cuire à la poêle des deux cotés : en la faisant sauter, elle a dérapé dans le virage et s'est vautrée à cheval sur l'ustensile de cuisson, grrr) et je ne retrouvais pas une photo de Ben Gourion recevant un bouquet de fleurs d'une petite fille dans les années 40.

    La solitude a ceci de particulier qu'elle induit une remise en question permanente sur les choix individuels: n'étant confronté à aucune obligation partenariale ou familiale, je me demande toujours si c'est ceci ou cela que je dois faire... j'ai opté aujourd'hui pour cela. Tant pis pour ceci, ce sera pour demain. Donc cela consistait à partir en expédition punitive pour effectuer une extraction de sacs en plastique perchés au fond d'une colline, une autre que celle d'hier, repérés à la jumelle.

    Me voilà donc parti, presque de mauvaise humeur, sac sous le bras, les yeux rivés trois mètres devant, avec le secret espoir de rencontrer un animal pouvant me servir de confident, pendant quelques heures de prise d'otage, le temps de faire connaissance, et peut-être de s'apprivoiser comme dans un livre de Saint-Exupery ... Mais à part des sacs et des bouteilles en plastique, je n'ai rien rencontré que des cailloux luisant au soleil et des terriers abandonnés. Mais j'avais la satisfaction d'avoir nettoyé un peu plus la nature, et je me sentais fier de pouvoir faire un tour d'horizon avec mes jumelles sans croiser du regard les formes inopportunes et rudement colorées de ces fichus sacs volants issus des centres commerciaux lointains, véritables verrues incongrues dans mon paysage d'ascèse et de beauté.

     

    J'y reviens: il semble que ce soir l’imbroglio politico-comique de nos élus locaux, ici, en Israel , se soit enfin dénoué. Les chiens ne fraient pas avec les chats, même si, à l'instar du dessin animé "Fievel et le nouveau monde", certains chats se soient déguisés un temps en souris pour se glisser dans la niche du chien... Evidemment tout le monde a eu peur, mais ça ne dure qu'un temps: l'évidence de l'intelligence a fini par prendre le pas sur la bêtise. les choses se sont remises à leur place, comme après une grosse pluie... Bref, pour ceux qui ont les yeux ouverts, c'était bien un jour de clarté.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=u_NrZ67YP9U

  • Confinement: jour 8

    (26/3/2)
    Ce matin, le ciel était laiteux, et la poussière fermait l'horizon au faîte des collines alentour. Je suis resté collé le nez sur mon écran, longtemps, tâtant le pouls du monde, scrutant un espoir, une nouvelle apaisante... mais non. Rien. la courbe monte, l'érection exponentielle devient une droite à angle élevé, suivant un angle proche de 30 degrés. on a dépassé les 400 000 cas, mais aussi les 20 000 morts. Mes adorables voisins, qui ne sont pas jeunes, sont terrorisés par le virus, ont peur de tout ce qu'ils touchent au-delà de leur maison du désert, mais ils vont faire les courses dans le kibboutz pas loin et me rapportent ce qui me manque: de la sauce tomate. c'est bien gentil d'avoir des pâtes en stock pour une durée de guerre improbable, mais sans sauce tomate ....

    J'ai renoncé à aller chercher le cadavre de la baignoire. Demain, peut-être. Dans le désert, rien ne presse, ni les pas dans le sable, ni l'avancée de la dune lorsqu'elle se laisse entraîner par le vent.

    J'ai préféré prendre un cabas et aller à la chasse aux déchets dans la colline du sud. je suis tombé sur des câbles électriques abandonnés dans les caillasses. Ce sont des câbles fins utilisés par les militaires pour faire exploser des charges explosives, comme on pouvait les voir dans les films de guerre, avec celui qui cavale avec un dérouleur vers celui qui tient la dynamo qui fera le court circuit pour tout faire péter... en enroulant ces ficelles électriques autour de mon bras, je revois mentalement ce moment dans le film "le pont de la rivière kwai"...

    J'ai fini. dans mon cabas sont enroulées 5 bobines de fil électrique de plus de cent mètres chacune. c'est lourd, mais je suis content d'avoir débarrassé la nature de ces traces de violence passée, d'avoir défiloché les fils qui entravaient les arbustes rabougris de la colline et les plantes rasantes qui tâchent de fixer la poussière sur les cailloux.

    Le silence s'est posé ce soir, le vent est parti se coucher, les chiens des bédouins commencent leur mélopée nocturne, apeurés par les hyènes qui rôdent...

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  • Confinement, jour 7

    (mardi 24/3/20)

    j'avais décidé à l'aube qu'aujourd'hui je partirai en exploration lointaine dans mon désert. Je dis ça comme ça, mais en fait mon but était d'aller inspecter une baignoire abandonnée dans les dunes au bout de la vue de mes jumelles, à quelques milliers de pas comptés dans le sable. Si cette chose était récupérable, je l'aurais transporté chez mon voisin, amateur d'hétéroclite . Il en aurait fait probablement une oeuvre d'art, sculptant des fresques dans l'émail qui couvre la tôle ou la fonte, et vernissant son travail pour que les fesses des dames puissent se frotter aux délicates frises qui formeraient des fleurs improbables et des lianes voluptueuses...

    Sur le chemin j'ai observé toutes ces fleurs écloses avec la pluie du printemps: toujours petites, toujours délicates, blanches, roses, jaunes, dorées, elles colorent le fonds ocre devenu vert du désert, peu de temps, certes, mais assez pour rassasier les moutons de la bergère bédouine, véritables goinfres des raretés de la nature.

    Et plus je les observais, plus je m'étonnais du silence de cette tapisserie incongrue. Rien. pas un vrombissement d'ailes, pas un miaulement discret d'abeilles affamées de pollen. Aucune fleur n'était visitée par un pollinisateur quelconque, abeille, bourdon, mouche, papillon. J'avais beau aller d'un tapis de fleurs à l'autre, silence total. Pourtant il faisait beau, le soleil chauffait mes épaules autant que le sable, et je ne trouvais pas de raison valable pour justifier l'absence des abeilles. Sans elles, les fleurs ne feront pas de graines, sauf si le vent emporte avec lui les pollens et les redistribue alentour...

    Je suis arrivé finalement à ma destination. Une baignoire penaude, échouée dans la dune comme une barque qui aurait pu porter Moïse, portant comme une laisse un cordage qui avait dû servir à la traîner là, épave surréaliste d'une civilisation à l'agonie. Elle n'était pas en tôle, mais construite en fibre de verre, et elle était éventrée sur un coté. Mon voisin n'en voudra pas. Demain, peut-être, je la traînerai derrière ma Jimny, comme une carcasse morte, et je la déposerai près de la benne à ordures. Même dans le désert, on a un service de nettoiement municipal.

    Sur le chemin du retour, j'ai encore observé les fleurs, tout en ramassant les plastiques apportés par le vent.On n'imagine pas dans les villes le chemin que peut faire une bouteille en plastique ou un sac du même nom lorsque le vent commence à jouer avec. Dans le désert, on en ramasse sur des kilomètres...

    J'ai fini par renter dans ma yourte. Finalement, je crois que les abeilles font comme moi. Elles sont confinées.

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