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Chroniques humaines - Page 3

  • confinement: jour 4

    Confinement, jour 4 (samedi 21/3). ah ! le samedi ! le repos et l'étude. Rentrer dans le Livre, et commencer la lecture hébraïque de ces mots extraordinaires, chercher leur sens, traduire, comprendre, déchiffrer la cohérence entre le Message et ma vie, l'âme des mots et l'âme de mon être. Je me fonds dans cette Histoire qui n'est pas une histoire, et ce qui m'inspire dans la compréhension des mots et me rapproche du divin, transforme mes sens en évolution de philosophie et de sagesse. L'étude devient un moment de prière et de béatitude qui me laisse vidé de tout et harassé de fatigue, comme si j'avais couru un marathon.

    Il a plu cette nuit, des pluies hâtives et des pluies tardives comme le dit la prière du matin. Alors je me dis que c'est un signe des temps. La pluie dans le désert est toujours un événement particulier.

    Par la fenêtre je regarde comment les eaux du ciel font l'amour avec la terre, comment les plantes dansent sous l'averse, comment courent les nuages sur les dunes, affolant les herbes hautes et les arbustes et effrayant les oiseaux. Il pleut encore alors que le jour s'échappe, la terre et le sable se rassasient et exhalent un parfum d'humide et de mousse.

    Entre deux lectures, j'ai mis mon nez dehors. Mon voisin a laissé devant ma porte une soupe et du pain. J'ai l'impression de revenir encore au temps d'Abraham, quand les gestes les plus simples étaient aussi les plus doux, quand le Divin se mêlait aux hommes et cachait encore sa Face pour ne pas les effrayer.

    Ici c'est vraiment la terre sainte.

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  • confinement: jour 3

    confinement, jour 3 (vendredi 20/3). c'est vendredi. Habituellement l'ange qui est chargé de moi depuis si longtemps et que mon amour a investi depuis ce premier jour de notre rencontre dans un escalier en bois d'une maison de Toulon, mon ange, donc, est à mes cotés. Habituellement, je me laisse asticoter par elle pour rendre des menus services, ceux-là même qu'on refait chaque jour et que l'on croit chaque jour inutile et éreintant: balayer la maison, laver le carreau, nettoyer les vitres, étendre le linge, ramasser ceci et ramasser cela (des affaires et des objets qui reprendront leur place quelques heures plus tard, ou quelques jours, ça dépend des humeurs), et, le plus important, aller faire les courses, avant midi bien-sûr, car tout doit être prêt pour le repas de shabbat... Mais là, je suis seul dans ma yourte. J'ai donc balayé les grains de sable que le vent pernicieux s'amuse à glisser sous la porte, j'ai même aspiré ceux qui s'étaient cachés dans les rainures du parquet. J'ai lavé le vitres. J'ai curé le cul de la seule casserole qui me nargue depuis son étagère, tout en surveillant les allées et venues des filles du bédouin dans les dunes alentour, et les rondes silencieuses des aigles au-dessus des troupeaux.

    La pluie est arrivée après que le soleil se soit enfui derrière les collines. Des gouttes disparates qui tambourinent sur la toile de la yourte, un murmure apaisant qui me renvoie à mon enfance, quand nous campions sous la tente en été et que l'orage de la montagne éclatait le soir, nous effrayant de ses éclairs, puis de ses tonnerres, puis de ces gouttes qui ploquaient sur la tente, nous endormant finalement en suçant nos pouces...

    L’image contient peut-être : ciel, crépuscule, montagne, plein air et nature
  • confinement: jour 2

    Le vent s'est levé, froid, agressif. Il fait trembler la toile de la yourte, j'ai l'impression de vivre dans un bateau... Ce matin, les filles bédouines ont accompagné les troupeaux autour de mon champ de vision. Sous les robes longues et noires, et derrière leur voile qui dérobe leur yeux à la vue, je devine des silhouettes fines et altières, habituées à marcher tout le jour. Je m'évade un instant dans un univers sans histoire, revenant au temps des fils d'Israel, aux troupeaux de Laban, aux pérégrinations nomades qui ont passé par ici trois mille ans avant moi. Elles se sont assises sur le dos d'une dune, elles rassemblent un peu de bois et sortent de leur sac une casserole, font du café. Je les observe de loin tapi derrière ma fenêtre avec mes jumelles. Elles se parlent mais je n'entends rien. Elles ont des gestes gracieux pour se montrer avec les mains ce que les mots ne peuvent pas dire, on dirait des chorégraphies délicates qui jouent avec le vent, une danse minuscule au milieu des agneaux qui les entourent... le rêve s'évanouit d'un coup: elles ont des chaussures Nike et elles ont sorti leur portable ...

    Loin d'ici, dans un hôpital inconnu, un ami vit ses derniers instants. Seul son fils l'accompagne et reste près de lui. Les sédatifs l'ont déjà arraché à la conscience et seule son âme pourrait sentir que nous sommes tous à ses cotés pour ce voyage. Le vent s'apaisera un moment lorsqu'il mourra, ce sera le signe, peut-être, pour me rappeler que nos vies sont éphémères mais précieuses, et nos âmes sensibles aux autres.

    Voilà, le soleil a disparu, il laisse un ciel blafard. Il doit y avoir un mariage bédouin au loin, des bribes de musique arrivent jusqu'ici, comme des lambeaux de bonheur que le vent transporte et parsème avec le sable. J'ai regardé les fleurs qui persistent à résister dans la rocaille, elles sont belles, humbles et vaillantes, elles feront avec audace les graines pour l'année prochaine que le sable cachera des chaleurs et de la sécheresse...

  • confinement: jour 1

    Après avoir survolé la moitié de la planète, me voilà au bout du monde. Autour de ma yourte, les rapaces font leur ronde dans le soleil, les agneaux nomades courent après leur mère en bêlant, et la fille du bédouin arrache les branches mortes sur les arbustes et les entasse dans les fontes de son âne. Il a plu hier, c'est pas commun ici. Le vent montre avec indécence les étamines noires des tulipes sauvages, il soulève leur robe carmine inversée, comme des tutus de danseuses immobiles et secrètes. je fais l'inventaire de la création qui m'entoure, comme si demain tout disparaissait...

  • 20 septembre 2018

    La frontière entre les êtres vivants différents est souvent un élément latent de changement d’état .
    L’eau
    L’air
    La masse

    Pour les êtres semblables, rien d’autre que les flux sensibles.


    Pablo Robinson

  • Le poker menteur qui va détruire le monde

    Je me souviens d'une séance onusienne où un Collins Powell  secouait une petite fiole sous l'objectif des caméras, en guise de "preuve" de la présence d'armes de destruction massive en Irak, prélude à une guerre qui dure depuis 10 ans (plus longue déjà que la deuxième guerre mondiale !!! ), construite sur la base d'un mensonge (puisque toutes les missions onusiennes ont conclu leurs enquêtes sur le fait que ces armes n'existaient pas à l'époque !!! ) et génératrice quotidiennement de plus de morts (dont la plupart innocents) que les "exactions" du vilain Saddam Hussein...

    Des armes chimiques sont actuellement utilisées en Syrie (ne nous voilons pas la face, c'est - cette fois-ci - une réalité ). Elle le sont par quelqu'un, mais personne ne peut (ou ne veut) prouver par qui ... Cette interrogation sert les intérêts de tous ceux qui croient qu'une bonne guerre mondiale va effacer le méchant tableau rouge des dettes monstrueuses de l'occident (France comprise!! ), et remettre les pendules à l'heure en justifiant quelques millions de morts, qui seront - espèrent-ils - autant de chômeurs de moins ...

    Les "soutiens occidentaux" aux révolutions (guerres civiles en français) "arabes" ont montré qu'ils ont été facteurs de chaos, aucun pays concerné n'ayant amélioré ni son PIB, si sa sécurité, ni la paix intérieure en bénéficiant des aides militaires occidentales: Afghanistan, Pakistan, Irak, Egypte, Tunisie, Lybie, sans parler de ceux dont on ne parle jamais et dans lesquels la contestation anti-religieuse ou anti-laïque (c'est selon, mais c'est la même chose) est rapidement "soignée" à coup de flingues, enlèvements, meurtres et autres actions rapides et définitives...(je vous laisse deviner de quels pays il s'agit...)

    La moutarde (jeu de mot insipide pour aborder les armes chimiques du même nom) monte au nez des va-t-en-guerre, et nous pourrions nous retrouver sans l'avoir choisi (voté, par exemple) embarqués dans un bourbier merdeux et terriblement mortel, au prétexte que nos "grands" ont choisi la pire des solutions pour balancer nos poussières (dette, instabilité sociale grandissante, monnaie chancelante, croissance nulle, chômage etc... ) sous le tapis vert d'un "wargame" de salon... 

    Je rêve que je me trompe complètement, et que tout ça n'est qu'un cauchemar qui commence... 

    Mais mon petit doigt me dit ...

  • l'odeur de la guerre

    bombe tranchée.jpgLéon. Les civils, ils n'ont pas idée de ce que c'est, l'odeur de la guerre. Au début, sur le front, ça me faisait vomir tout le temps, je pouvais rien avaler. Et puis la faim s'y est collée, l'a bien fallu manger quand même, la soupe froide et les fayots mal cuits.

     La terre, quand elle se fait violer par les obus qui la pénêtrent en profondeur sur 2 ou 3 mètres et qui explosent au milieu des pauvres types qui s'envolent avec de la mitraille plantée dans leur corps, elle lâche cette odeur de tripes fraîches, la même qu'on sent quand on vide les lapins à la ferme.

    Plus tard, dans la brume, à la nuit ou à l'aurore, d'autres odeurs viennent braver nos narines. Celles des cadavres qui se décomposent, qui se mélangent à celle de la poudre refroidie.

    Cette saloperie te colle à la peau, elle se met dans ta chemise comme une mauvaise maladie, et elle te brûle comme un feu. Après quelques jours, tu n'y penses plus, et, comme chez nous, elle t'accompagne comme les morpions qui ne vont pas tarder à te bouffer...

    Seule consolation: les alboches en face, ils endurent autant que nous, mais sans pinard. Ben voui, mon Léon, le pinard c'est ce qui nous sauve, comme le tafia qu'on nous fait boire avant l'assaut, bien à jeun pour qu'on soit saouls plus vite, pour qu'on ne sente plus rien, ni odeur ni douleur, ni compassion, ni pour nous-mêmes ni pour les autres ...

    Courage, frère d'arme, t'oublieras jamais ce moment-là, mais tu seras consolé, si on s'en sort, par ta petite femme chérie ...

    (Robinson, tranchées de la Somme, avril 1915)

    https://www.facebook.com/photo.php?fbid=164223900404108&set=a.151043021722196.1073741826.151041275055704&type=1#!/leon1914

     

  • Mariages et Fondations

     Tous ceux qui ont une expérience sociale en contact avec des familles et des enfants savent que les compositions familiales sont pratiquement toutes imparfaites. Mieux, le choix de composition d'un foyer homoparental est d'autant plus significatif et plus respectable qu'il n'est pas (jusqu'à ce jour) dans la "norme", et donc sujet à des difficultés innombrables, ce qui montre que celles et ceux qui le créent sont suffisamment motivés et conscients de leur engagement familial, tant en terme de responsabilité que d'engagement relationnel avec leur partenaire et les enfants qui viendront agrandir leur foyer ... peu importe par quel mode ils y arriveront.

    Lorsqu'on sait les ravages provoqués au sein des enfants et des générations suivantes par des couples hétérosexuels mal apparentés, mal aimés et mal aimants, mal choisis, aux grossesses subies, aux enfants supportés parce que pas attendus et désirés, on peut se dire que les foyers homosexuels ne feront de toutes façons pas pire que les autres, beaucoup plus probablement mieux, puisque leur choix de fonder une famille est obligatoirement un choix "actif", aucune grossesse ne pouvant dans ce cas d'espèce être "subie", et aucune adoption n'étant faite (par principe) de force ou sous une menace quelconque.

    Voici donc déjà deux "à priori" qui doivent dans l'absolu plaider en faveur de cette loi.

    Mon père était éducateur dans un centre pour enfants placés par le juge des mineurs. J'ai vécu à leur contact, et je crois bien connaitre ce milieu, où se retrouve une grande partie de ces enfants "épaves", tristes résultats de foyers incapables de les éduquer, de les aimer, de les protéger, triste démonstration que les "hétéros" n'ont vraiment pas de leçons à donner en terme d'éducation...

    Ma culture catholique, mon attachement à une logique "biologique" de fondation d'un foyer m'ont fait longtemps penser que le rapprochement d'homosexuels en terme de choix de vie commune, puis de fondation d'une famille était une "hérésie" face à ce que la nature prévoit dans sa "normalité". Mais à la réflexion (qui n'a pas été simple !), la comparaison biologique s'arrête là: dans les faits, le rapprochement de personnes qui s'aiment vraiment, et qui fondent une famille avec des conditions d'accueil des enfants qui présentent autant de difficultés ne peut pas être socialement moins "efficace" au sein d'une communauté de vie homosexuelle que dans les autres foyers, prétendus normaux.

    Qu'ils soient assurés du respect que l'on doit à celles et ceux qui vivent avec de l'amour et qui donnent du sens à leur vie.
     
    ©D.BRUCH - 02/2013.

  • 2012 : durable ou fin du monde ?

    DSC02979.JPGDes choix d'énergies...

    Si le monde disparaissait dans moins d'un an, comme certains le disent, alors rien ne changerait dans l'univers. La taille de l'entropie terrestre est bien trop minuscule pour entamer l'équilibre enthalpique du système solaire.

    Quant à l'homme, sa puissance énergétique individuelle n'est que de 0.01 watt par mètre carré. Tout le reste n'est que le déplacement d'énergies actives ou potentielles qui étaient là bien avant son apparition.

    Ceci amène quelques réflexions:

    -1- la vanité de l'homme à croire que son activité pourrait modifier l'allure énergétique de la planète qui l'abrite est incommensurable.

    -2- la simple comparaison de l'entropie humaine avec le reste de son environnement montre qu'à part son imagination, l'homme n'est capable que du rêve de sa grandeur.

    En conclusion, soyons modestes, et souhaitons-nous mutuellement de profiter humblement de la chaleur solaire en hiver, et de la fraîcheur à l'ombre des platanes en été ...

    Toni, remets-nous un pastis !

  • Ce monde qui nous tue

    Nous sommes à l'aube d'un nouvel ordre mondial pire que ce que nous avons connu. l'arme monétaire remplace dès à présent les balles des mitrailleuses et le gaz des nazis. Les gens vont mourir de faim, de désespoir, de suicide, d'ennui, de dégoût, sans que leur doigt accusateur puisse mettre un nom sur leur bourreau.

    Le système pour lequel nous avons "laissé faire" commence à nous tuer. Il y a mille ans, les seigneurs violaient nos jeunes épouses, saccageaient nos champs, nous réduisaient en esclavage, nous soumettaient à la misère... 

    Qu'est-ce qui change aujourd'hui ? nous ne voyons même plus ce que nous avons gagné: nos salaires sont virés sur un compte invisible, composés de chiffres et de codes, nos achats sont payés de manière invisible, et ce que nous mangeons suffit à peine à nous faire croire que nous sommes vivants, tellement le gavage de produits impersonnels nous rends invisibles à nous-mêmes. Et ce qui reste retourne inlassablement dans la roue du système: taxes, impôts, cotisations, amendes .... sans que nous ayons l'espérance que cela serve à quelque chose au terme du bout de nos actes, au terme de la force de nos vies...

    Il ne resterait qu'une alternative, qu'une espérance, puissante, qui deviendrait de plus en plus forte, de plus en plus indispensable à notre survie : croire que tout cela n'est qu'un cauchemar, que ce que nous croyons tous au fond de nous-mêmes viendrait avant que nous soyons, nous et nos enfants, et les enfants de nos enfants, définitivement désespérés ? 

    Ce Dieu lointain... si lointain....