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confinement: jour 3

confinement, jour 3 (vendredi 20/3). c'est vendredi. Habituellement l'ange qui est chargé de moi depuis si longtemps et que mon amour a investi depuis ce premier jour de notre rencontre dans un escalier en bois d'une maison de Toulon, mon ange, donc, est à mes cotés. Habituellement, je me laisse asticoter par elle pour rendre des menus services, ceux-là même qu'on refait chaque jour et que l'on croit chaque jour inutile et éreintant: balayer la maison, laver le carreau, nettoyer les vitres, étendre le linge, ramasser ceci et ramasser cela (des affaires et des objets qui reprendront leur place quelques heures plus tard, ou quelques jours, ça dépend des humeurs), et, le plus important, aller faire les courses, avant midi bien-sûr, car tout doit être prêt pour le repas de shabbat... Mais là, je suis seul dans ma yourte. J'ai donc balayé les grains de sable que le vent pernicieux s'amuse à glisser sous la porte, j'ai même aspiré ceux qui s'étaient cachés dans les rainures du parquet. J'ai lavé le vitres. J'ai curé le cul de la seule casserole qui me nargue depuis son étagère, tout en surveillant les allées et venues des filles du bédouin dans les dunes alentour, et les rondes silencieuses des aigles au-dessus des troupeaux.

La pluie est arrivée après que le soleil se soit enfui derrière les collines. Des gouttes disparates qui tambourinent sur la toile de la yourte, un murmure apaisant qui me renvoie à mon enfance, quand nous campions sous la tente en été et que l'orage de la montagne éclatait le soir, nous effrayant de ses éclairs, puis de ses tonnerres, puis de ces gouttes qui ploquaient sur la tente, nous endormant finalement en suçant nos pouces...

L’image contient peut-être : ciel, crépuscule, montagne, plein air et nature

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