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Histoires du comte d'Omer - Jour 10 : 7 avril 2021

La gloire de l'être.

Le comte était venu un soir à la veillée. Lorsqu'il venait, comme ça, sans prévenir, nous cessions nos discussions de bergers, et dans le silence de la nuit, nous l'écoutions patiemment.

"Qu'est-ce que le comptage intérieur de la gloire?"

Nous nous regardions sans comprendre.

"La réponse c'est la miséricorde. La gloire signifie d'insérer un peu de miséricorde et de compassion dans le regard sur nous mêmes, lorsque nous découvrons ce que nous sommes et qui n'est pas ce que nous voudrions être.

Mais quel genre de miséricorde est-ce?

L'on sombre vite dans la pitié de soi. Il m'est arrivé de me complaire dans cette situation: j'étais seul depuis longtemps dans le désert, et, à force de ne rien dire à personne, je me parlais à moi-même, et je finissais par me dire: "Mais c'est l'émotion la plus agréable qui puisse me traverser le cœur !"  J'avais raison, bien sûr: ma pitié était un pansement sur mes émotions en attente, comme la chaleur d'un ventre chaud et enveloppant qui me murmurait que ma misère était complètement justifiée, et que je n'avais rien à exiger de moi-même. C'était ma propre consolation. C'était bien, mais ça ne me sortait pas du sable jaune et du vent et du grand vide qui m'entourait. Ma solitude désespérée était la même. Mon apitoiement menait nulle part.

Il existe cependant une autre sorte d'apitoiement de soi, plus digne de ce nom: la pitié pour mon âme grande et claire qui ne se matérialise pas. Contrairement à mon apitoiement destructeur dont je viens de parler, cette pitié-là me mène à la repentance et au changement qui me poussent à me lever, à me débarrasser de mon émotion sacrificielle et à faire quelque chose de ma vie.

Dès que j'ouvre l'œil de la bonne miséricorde, elle caresse et réconforte même les endroits endommagés et manquants de mon âme. Cette miséricorde là me dit que finalement ce n'est pas terrible d'être perdu, petit et faible; L'Eternel m'aime et croit en moi dans chaque situation. La miséricorde de mon âme déchue avec celle de mon âme sublimée  est examiné deux fois: le désert désolé et sans vie du deuxième jour de la création, et tout ce qui apparaît au troisième jour de la création, et ce jour-là, l'Eternel a terminé sa journée en disant: "c'est bien". 

Vous voyez, amis bergers, quand vous regardez votre âme et votre cœur, dans votre solitude de montagne et de troupeau, ne désespérez pas d'y voir ce que vous n'avez pas réussi, ne pleurez pas sur les rêves qui ne sont pas devenus des aventures. Dites-vous que votre âme est là, comme une lumière précieuse, pour vous donner encore l'envie de devenir un être de gloire. Et votre âme c'est l'Eternel qui la fait grandir..." *

* D'après les commentaires de Rav Nir Nenoussi dans "50 nuances de la lumière"

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