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  • la lettre et l'universel

    commentaire sur l'article concernant le prix AFD décerné à Raphael Confiant pour son livre "l'hotel du bon plaisir" dans "politiques publiques".

    Les intitulés intestinaux glanés ici et là feraient sourire. Le colon, l'étron, crottes en somme en forme de déchets d'une société en fin de fermentation, qui expulse douloureusement semble-t-il des fécès longtemps cachés et devenant enfin visibles. Mais comme dans la plupart de ces déchets, on y fait pousser des roses, on y trouve parfois des diamants. Raphael Confiant serait peut être dans ce registre. Un descripteur, un analyste de société, sans doute, mais aussi imparfait que nous, montrant parfois de son être la brillance de son regard observateur ou quelquefois le trou de son cul.

    Il traite les uns d'innommables, les autres d'étrons, il emploie des mots de caricatures en place des truculences de nos créoles, qui placeraient nos manaouas au ciel du seiziéme arrondisement, lesquelles se feraient coquer par des barons sudoripares dans des bordeaux qu'elles appeleraient vagabonnageries, et que les autres maquerelles citaient au nom délicieux de case à manaouas, en martinique, et de case à bobos en guadeloupe.

    Qu'il engrange les fruits de son travail, ce n'est que justice, et si d'autres yeux ont vu dans sa prose des éclairages pittoresques du passé, et qu'ils l'en félicitent, tant mieux. Il n'y a pas là de quoi être jaloux.

    Tant que les témoins de cette récompense n'y voient pas un blanc-seing à l'injure, une courte échelle au racisme primaire, un encouragement à l'ordure, fût-elle ordinaire, de nos jours ....

  • les mensonges de l'Histoire

    la france juive.jpgLes plus monumentales des fautes humaines consistent à ne pas vouloir laver l'Histoire des miasmes qui la salissent, à refuser la rigueur des faits, à ne pas les dénouer des ressentis.

    On finit par ne voir de la vérité que des crasses obscènes, des mensonges adulés et entretenus, et par léguer aux générations futures des galets de mémoire émoussés, aux faits mentis, qui finissent en interrogations inconscientes, en legs de non-dits qui tuent la spontanéité politique.

    (c)- 03/2010 -

  • Ombre de toi

    Il me reste de toi
    ton odeur, ta bouche, tes doigts,
    le touché de ta main sur mon corps,
    appuyée sur moi quand tu dors....
    Il me reste l'insomnie, le silence,
    et tout ce que tu es dans ton absence ...

    Comme si tu revenais, espérance,
    hallucination, je caresse le vide
    et mes bras dansent en l'air, évidence
    de ma mémoire stupide.

    Comme si tu revenais, là, maintenant,
    je prépare la soupe, celle aux oignons,
    écoutant dans le bouillon un instant
    un murmure, un souffle, un son.

    Sur la table ton couvert est mis
    et ta serviette est posée sur ton assiette.
    Une louche pour toi, une louche pour moi,
    et ce silence de pendule, ce silence de cri
    qui m'enserre la gorge et me fait tout petit.

    Rien. En face, la montagne est seule
    maintenant comme moi, sans toi, sans rien.
    murmure des peupliers au soir
    et la soupe est là qui reste froide.

    A la cheminée même il n'y a plus de chaud
    des flammes seules qui allument la pièce,
    des tisons qui ne chauffent pas
    comme le faisaient tes bras le soir
    quand tu m'embrassais.

    Au silence, et je reste, et j'attends.


    Pablo Robinson - Noces d'algies 1 - (c) 03/2010 -