Il me reste de toi
ton odeur, ta bouche, tes doigts,
le touché de ta main sur mon corps,
appuyée sur moi quand tu dors....
Il me reste l'insomnie, le silence,
et tout ce que tu es dans ton absence ...
Comme si tu revenais, espérance,
hallucination, je caresse le vide
et mes bras dansent en l'air, évidence
de ma mémoire stupide.
Comme si tu revenais, là, maintenant,
je prépare la soupe, celle aux oignons,
écoutant dans le bouillon un instant
un murmure, un souffle, un son.
Sur la table ton couvert est mis
et ta serviette est posée sur ton assiette.
Une louche pour toi, une louche pour moi,
et ce silence de pendule, ce silence de cri
qui m'enserre la gorge et me fait tout petit.
Rien. En face, la montagne est seule
maintenant comme moi, sans toi, sans rien.
murmure des peupliers au soir
et la soupe est là qui reste froide.
A la cheminée même il n'y a plus de chaud
des flammes seules qui allument la pièce,
des tisons qui ne chauffent pas
comme le faisaient tes bras le soir
quand tu m'embrassais.
Au silence, et je reste, et j'attends.
Pablo Robinson - Noces d'algies 1 - (c) 03/2010 -
caresse
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Ombre de toi