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  • Ne dis rien...

    1357982265.jpg Tu as voulu le silence, comme un renoncement à nous, comme un rejet de voix partagées. Entre parler et se parler, entre aimer s'aimer et maudire, entre jaser , ironiser et gémir. Soit. je me tais. Outre la parole, il reste le regard, le toucher. Mais de ces sens là, tu n'en veux plus non plus.

    On se croise comme des indifférences.

    On s'endort dos à dos avec le croire de l'inconsistance de l'autre, qui pourtant est  bien là, remuant dans son sommeil comme un animal blessé et endormi, mais qui n'accepte ni compassion ni tendresse. Les douleurs de l'âme sont rudes, invisibles, intouchables.

    On se voit comme des fantômes, on vit en mécaniques qui fonctionnent sur l'inertie du temps: ouvrir le frigo, faire cuire quelque chose, manger en regardant le vide, laver son assiette et se forcer à repartir, au boulot ou ailleurs, n'importe où, pourvu qu'on échappe à la présence de l'autre, pourvu qu'on abandonne un miroir déformé, un autre soi qui n'est plus ce qu'on croyait être le reflet de soi, à soi, pour soi.

    Mais ce n'est pas la fin d'un amour. C'est une faim d'autre chose, une faim de vivre ce qu'on ne peut plus vivre, parce qu'on n'est plus ce qu'on croyait être définitivement, parce que nos hormones nous trahissent, parce que nos peaux se flétrissent, parce que nos fatigues ne sont plus les mêmes.

    Mais dans nos têtes, nous avons toujours vingt ans, avec en plus la peur de marcher à coté du vide, la peur que tout se casse, la peur de n'être plus deux ensemble mais deux côte à côte et indifférents à nous-mêmes. Cette peur immense qui donne envie de mourir, de tout arrêter tout de suite, tellement l'appel du vide est fort, tellement il serait plus facile de se laisser tomber, de se laisser aller.

    Une vie d'homme, une vie de femme, une vie de couple, des convergences difficiles que nous avons bravées, avec nos intelligences, avec nos poings, avec nos pleurs, et dont nous ne voyons rien de l'exemple qu'elles peuvent susciter, de l'admiration qui nous est inconnue, du respect qu'elles ont imposé à d'autres qui ne sauront jamais nous les dire, qui ne peuvent pas les exprimer.

    Mon amour n'est pas un amour de la peur du vide, il n'est pas la continuité du cumul de nos présences, il n'est pas défini comme une somme de sacrifices durement accumulés que je refuserais d'abandonner, car ils auraient été vains, puisque ils auraient été incorporels et volatils. Mon amour est dur, plus intransigeant avec moi-même qu'avec n'importe qui, plus rigoureux aujourd'hui qu'il n'était hier. Parce que je me sens plus fragile, plus difficile à atteindre, plus difficile à séduire. Et si cet amour, conclu il y a si longtemps, et avec toute la légèreté de nos jeunesses, a tenu si longtemps, s'il nous a donné l'occasion de rendre tant de nos gestes sacrés, s'il est devenu pour nous ce fil si long que nous avons tiré ensemble, ce n'est peut-être pas pour qu'il se casse si facilement, au bouleversement de nos vies particulières, aux abandons irrémédiables de nos enfants, aux visions trop verticales de nos descendances.

    Alors, que ce soit en silence, que ce soit avec mes yeux, ou par un geste d'offrande pratique, qui est malheureusement un des seuls signes que la nature nous a donné pour codifier nos élans et nos scellements de serments, je te fais de moi la preuve de mon amour. Et je crois, dans ton silence, que tu ferais de même. Jusqu'au moment où nos orgueils auront été anéantis par nos raisons, jusqu'au moment où nous aurons basculé du sommet de nos égoïsmes pour tomber, pour un moment encore, dans le soulagement commun de nos vies duales, de nos rapprochements sécuritaires, de nos luttes communes contre ce qui nous divise.

    Et ce temps-là vient ...

     

    (c) Pablo Robinson- 04/2008 

  • Les anges sont au nombre de quatre (2)

    715948038.jpgGiono avait passé le reste de la journée et de la nuit à délirer, à avoir froid, puis chaud, puis froid encore. Son père était resté près de lui tout l'après midi. Ils n'avaient pas parlé ensemble, mais chacun pensait que l'autre l'aurait bien voulu. Giono avait toujours quelques chose à vouloir prouver à son père, sans comprendre ni pourquoi, ni comment, sans doute une rivalité psychique, comme aurait dit Dania.  Mais là, il était trop mal. Vers le soir, sa mère vint prendre la place de son père. Giono se demandait pourquoi Dania n'était pas là. Entre deux crises de fièvre, il avait demandé à l'un de ses parents ou à l'autre, s'il avait des nouvelles, mais ils ne disaient rien de plus, lui conseillaient de se reposer et de dormir. Giono fermait les yeux, et tout commençait à tanguer autour de lui, et il restait dans ce bateau mouvant sans pouvoir en sortir. Au petit matin, il se sentit nettement mieux. Sa mère, qui avait dormi dans le canapé du salon, lui prépara un café très fort, puis lui apporta du gateau qu'elle avait fait la veille. Il le mangea avec appétit. Son mal de tête avait disparu. Il se leva, alla prendre une douche très chaude, puis s'habilla. Sa mère tenta de l'obliger à rester couché, mais il voulait absoluement savoir ce qui se passait. Il accepta qu'elle l'accompagne chez les parents de Dania. Ils trouvèrent Giovanni et Miranda en compagnie de la police. Giono compta mentalement qu'on était déjà lundi. Miranda prit sa mère à part et elles allèrent discuter à l'écart, pendant que Giovanni faisait un résumé de la situation. D'après les parents, Dania était partie samedi soir rejoindre des amies au bal municipal, tout le monde l'avait vue danser avec un inconnu, des voisins l'avaient vu repartir en vélo, et depuis, plus de nouvelles. Les policiers avaient fait un rapport détaillé du signalement donné par les parents, ils avaient appelé la police de la route pour savoir s'il y avait eu un accident avec un vélo, ou une victime sur la route. Mais rien. Aucune information, aucun indice. Ils restèrent un moment ensemble, Giono, Giovanni, les policiers, à emettre des hypothèses, à supputer des scénarios. Mais les policiers étaient réservés sur cette histoire. "Des jeunes femmes qui vont au bal et qui dansent avec des inconnus, il y en avait des centaines, et, sauf votre respect, monsieur, elle avait peut être préféré passer le week end avec une autre compagnie". Giono n'était pas dupe, Dania était une fiancée solide et fidèle. Les sous entendus qui fusaient ne l'atteignaient pas. Au bout d'une heure il préféra rentrer chez lui. Il récupéra sa mère dans la cuisine, où elle buvait du thé avec Miranda, salua les parents en promettant de rester à l'écoute. Il sentait la migraine revenir et ne voulait pas tarder.
    Il rentra rapidement, mangea avec sa mère . Au moment où elle allait partir, le médecin arriva, envoyé par son père. Elle resta là pendant qu'il l'auscultait. Il avait les résultats des prises de sang, mais la maladie de Giono, quoique virale, n'avait pu être diagnostiquée avec précision. Le médecin lui fit une autre piqûre, puis il lui donna une liste de médicaments et l'adresse d'un spécialiste que Giono devrait aller consulter dès le lendemain. Le médecin lui conseilla d'aller à ce rendez vous en ambulance, mais Giono préferait conduire, il se sentait nettement mieux. Pendant qu'il se reposait, sa mère alla chercher les médicaments, puis elle le laissa, persuadée qu'il allait dormir. A quatre heures du matin, Giono se réveilla, se doucha, prit un café et partit avec sa voiture. Il conduisait en silence, connaissant la route presque par coeur. Il avait fait ses études à Vérone, et la clinique se trouvait au-delà de la célèbre ville.
    Giono était un  peu surpris. Il se rendait compte que Dania lui manquait de plus en plus, il lui semblait que  tout ce qui composait sa force de travail était en train de se perdre, comme de l'eau qui coule dans le sable. Il n'arrivait plus à se fondre dans son entreprise, à se concentrer sur ce qu'il faisait. L'image de Dania était là, dans ses yeux. et avec elle tout ce qui entretenait son envie d'elle. Il avait quitté l'appartement avant l'aurore. Il faisait toujours nuit, mais le brouillard n'était pas au rendez-vous et la route était sèche. En conduisant, il lui semblait même quitter complètement la conduite de sa voiture et se perdre dans les souvenirs amassés dans sa mémoire depuis si longtemps. il revoyait Dania danser avec lui, en lui, autour de lui, il se rappelait les séances de répétitions pour les concours de danse, la sueur qui collait son tee-shirt contre la peau, la sensation de tenir Dania, ses hanches, ses mains, les odeurs de sa sueur, les frôlements de ses cuisses contre les siennes, leurs étreintes de danse et les simulacres qu'ils faisaient en riant, en frottant leur bassin l'un contre l'autre, en balancements lascifs liés au rythme, leurs échanges de regards, devant les spectateurs, et la complicité qu'ils mettaient à danser ensemble. Et, plus tard, les longs baisers qu'ils se donnaient dans les vestiaires, leurs étreintes amoureuses, passionnées, volées ça et là au gré des endroits, leurs rendez-vous d'amants, leur vie de couple désorganisée par l'absence de vie commune...
    Un phare l'éblouit au passage d'un virage. Il reprit conscience de la route, malgré la fatigue naissante. Dania et lui, c'était d'abord cela, un plaisir partagé des corps. Il ne discutait pas souvent de construire un foyer avec elle, même s'il devait reconnaître que Dania semblait bien attendre autre chose de lui que de se voir deux fois par semaine pour manger ensemble, et assouvir leurs envies de l'autre, sans rien vraiment construire de leur relation. Dania voulait se marier, mais lui ne se sentait pas prêt, il devait parfaire sa vie professionnelles d'abord, il aurait bien le temps de lui faire des enfants après .... Il se reprit: "lui faire des enfants ?" Il s'était mis à parler dans la voiture en conduisant. Il passait à travers des rues des villages sans les voir. Les lampadaires éclairaient trop vite son visage pâle et fatigué, on aurait dit qu'un fantôme conduisait la voiture. Il se rappelait sa mère et ses frères plus petits. Il se rappelait sa cousine, quand elle s'était mariée, puis quand elle avait eu son ventre tout rond, et quand elle avait accouchée. Avoir des enfants prenait une allure de poids dans son imagination. Il s'avoua en murmurant que les enfants, ça ne serait pas son truc, enfin, pas maintenant, sauf si cela pouvait retenir Dania près de lui. Il repensa à l'obsession qu'il avait de son corps, à la douleur qu'il ressentait de perdre le souvenir de le toucher, de caresser sa peau dans le noir, de tâter près de l'épaule la courbe de son sein, de sentir sous ses doigts l'éveil de ses sens, la sentir se retourner contre lui, et poser en dormant sa tête dans son épaule. Puis l'image se brouillait. Elle n'était plus là, et lui se retrouvait dans son lit, froid et vide, handicapé d'érections inutiles et énervantes provoquées par ses rêves d'elle, il se sentait inutile, abandonné et seul. Dania avait un sens pratique que lui n'avait jamais appris à connaître: il avait bien été obligé de se débrouiller quand il était étudiant à Rome, mais son souvenir s'arrêtait à une chambre mal rangée, avec des séances de nettoyage qui l'épuisaient, avec son horreur de perdre du temps à des tâches ménagères, sauf quand il ne pouvait plus faire autrement. Il n'imaginait pas qu'une femme vienne perturber cet équilibre qu'il avait patiemment construit, entre ses habitudes de célibataire, sa vie de travail qui lui prenait beaucoup plus de temps qu'il ne pourrait en consacrer à une famille. Il avait en tête l'image de son père, parti toujours à l'aube, revenant tard dans la nuit, les disputes entre ses parents, la vision de sa mère qui le lamentait de ne jamais pouvoir compter sur lui, les souvenirs qu'il avait quand il était petit, où son père ne le prenait jamais dans ses bras, laissant à sa mère le soin de s'occuper de lui. Giono ne voulait pas d'une vie comme celle-là, même s'il aimait Dania, même s'il faisait tous les efforts possibles pour ne pas la décevoir, pour la garder près de lui. Il se disait que bien sûr, il arriverait un moment où ils devraient faire un choix, et qu'il céderait aux demandes de Dania. Elle avait déjà visité avec lui le terrain qu'ils voulaient acheter, elle avait rêvé avec lui de leur future maison, de son orientation, et Dania semblait si heureuse à ce moment là, que Giono avait joué le jeu jusqu'au bout. Il se dit que finalement, il finirait pas céder, qu'ils allaient se marier, qu'elle serait définitivement sa femme, pour toujours, du moment que lui, Giono, pourrait travailler librement à ses projets. Il se disait que dès que Dania aurait un enfant, les choses seraient plus calmes, plus posées. Elle serait heureuse dans sa maison, et lui serait apaisé d'avoir près de lui celle qu'il aime. 
    Il avait quitté la plaine et abordait maintenant les routes sinueuses de montagne, il lui fallait faire plus attention et jouer avec les pleins phares pour ne pas perdre le fil de la route. Il mit le poste en route. La musique Cubaine inonda  l'habitacle. C’était un CD que Dania avait apporté et qu'elle avait oublié. Giono se détendit un peu. Il sentait qu'il avait moins de fièvre, mais il respirait toujours aussi mal, et il avait l'impression d'avoir du piment dans les poumons. Le jour s'était levé, il ne s'en était pas rendu compte.  Le médecin qu'il devait voir  lui avait donné rendez vous près de Schio, dans une clinique privée. Il pensait que la consultation prendrait une heure, peut-être deux, puis il rentrerait à Suzzara où un rendez vous l'attendait en fin de journée. Il se mit à tousser. Sa bouche prit un drôle de goût. Il prit un mouchoir en papier pour s'essuyer. Quand il put voir ce que sa main retenait, le papier était devenu rouge. Il voyait  les premières maisons du bourg, et plus au nord, les contreforts des montagnes. Il traversa le pont qui passait le Léogra, prit sur la gauche longea la route, jusqu'à ce qu'il vit la pancarte rouillée "clinica per convalescenti de Dr Balkani". Il prit le virage, suivit les indications, entra dans la propriété, puis s'arrêta devant la porte. Il ouvrit sa portière, se leva, puis tout devint flou, il se sentit glisser doucement, pendant que sa bouche s'emplissait de sang ...

  • Et si le Ciel s'en mêle

     Comprendrons-nous qu'en pleine saison sèche, le ciel se couvre de tant de pluie, en ce jour funeste qui fera demain de nous des orphelins, sauf à nos coeurs de s'ouvrir, à nos gorges de crier, de ce cri épouvantable qui doit nous libérer de nos peurs, nous réveiller de nos torpeurs, nous rendre à nous-mêmes, à notre nudité nouvelle, pour que nous habillions notre futur de liberté, d'amour et de sagesse, pour que nos pieds foulent les éteules des cannes en quête des autres hommes, tous confondus, lavés de toutes les fautes passées, neufs comme nous, prêts enfin à une rédemption durable pour de nouvelles moissons ?
     
    (c) pablo robinson -04/08

  • De l'ombre de Césaire

    "pose  tes mains sur le bois verni de mon cercueil pendant qu'il est encore là, et tu sens de l'Esprit monter en toi cette émotion, cette charge, ce testament, bref ce rien qu'un instant qui bouleversera ton sommeil, qui te posera au futur les questionnements sur tes actes, sur leur conformité, sur le tracé de l'élan que ces hommes là, avant toi, auraient donné à ce monde"

    (c) Pablo Robinson - "Chroniques humaines"

  • Hommage à Aimé Césaire

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    On avait beau se douter de quelque chose. On avait beau se dire que l'homme était devenu un vieillard, et que l'on avait assisté ces derniers temps à des errances que la sénilité pouvait justifier. Mais là ? La porte de sa vie a été refermée doucement, comme un murmure. Il est parti comme il a vécu, sans violence, sans éclat de gestes ou de voix.


    J'avais dans mes bagages une image Africaine de la négritude, étalée sur de longues plaines de savanes, de déserts ou de forêts, là où les regards qui croisaient le mien n'étaient pas interrogateurs ni méfiants, où les mot "blanc" et "noir" se conjuguaient avec partage et insouciance, sans vouloir y deviner des luttes de classe ou des proéminences de dominations. Des endroits où ces mots de couleurs ne se prononçaient même pas. Ici, ce sont les premiers mots que l'on m'a dit. J'étais "blanc", fiché, classé, identifié comme tel. Je n'ai pas compris ce qui se passait. Je souffrais de cette discrimination, sans comprendre encore que d'autres subissaient la même douleur depuis des siècles. Puis, peu à peu, le cristallisoir a fait son oeuvre, sous l’insouciance menteuse des alizés. L' Histoire s'est révélée, et avec elle des horreurs que je n'avais pas su, des legs de non-dits qui rampent encore dans les mémoires, des viols étouffés par les faussetés du savoir être, des arrogances indignes de l'humanité, de tout ce que cache l'identité Antillaise.


    Aimé Césaire a su l'écrire, le décrire, et sous l’apparente douceur de sa plume, il a brossé l'odeur sauvage de l'esclavage, le cri sans voix de l'inconnaissance de l'autre, la légation de génération en génération des souffrances mortifères de la négritude, se faisant le témoin et le chantre de cette détresse non dite, ou écrasée par l'ignominie lorsqu'elle arrivait à devenir un murmure. Il a su affirmer cette identité fondée sur des douleurs héritées et difficilement cicatrisées.

     

    Nos quelques rencontres, fortuites, rapides, sans grand temps pour nous mieux connaître, me laissent le souvenir de l'homme à l'apparence paisible qui cache au fond de ses yeux une flamme brûlante. Je ne sais pas avec quelle volonté et quelle sagesse il arrivait à calmer toute cette colère que d'autres auraient laissé éclater, sachant dans sa mémoire tout ce qu'il avait appris, et de l'Histoire, et des histoires que lui confessaient les petites gens de Fort de France. Je devinais dans son regard l'humilité de l'homme confronté à ses limites, celle de ses moyens, celle du temps, celle de l'autre. Je devinais avec quelle intelligence il avait préféré écrire, laissant par le tracé de ses mots une piste durable pour ceux qui voudraient comprendre, abandonnant à l'arbitrage du lecteur sa propre lecture de malheurs qu'il aurait pu taire, préférant, comme la plupart d'entre nous, verser le sable du temps de sa vie à des choses plus délétères.


    Je voudrais saluer sa constance, la linéarité de son combat, la patience avec laquelle il a lentement instillé le baume de compassion et d'écoute auprès du peuple Martiniquais, ouvrant ainsi des yeux fermés par les routines du temps et par la lassitude d'un pays sans saisons, apportant une espérance pacifique et constructrice, éloignant l'inutilité d'une violence porteuse de haine stérile.


    Puissent les générations futures reconnaître dans son  oeuvre littéraire le guide qui a donné un nom et une fierté à la négritude.


    (c) Pablo Robinson