Léna Socksann* revint en songe une nuit de décembre.
« De mon univers du Grand Rien, d’où seule ma pensée peut se transmettre, j’envie vos mains qui caressent, vos lèvres qui embrassent, vos cœurs qui battent et se serrent pour l’amour d’un autre, vos gorges qui rient, vos yeux qui pleurent. J’envie vos élans de tendresse ou de désespoir, vos pas qui crissent dans la neige ou dans le sable du désert, vos bras qui serrent et étreignent d’amour, vos ébats pour créer la vie, vos regards de joie ou d’inquiétude. De loin je sens de vous les forces dont vous ne savez pas l’importance et qui vous font maîtres de l’univers.
De tous les fardeaux que portent les hommes, l’amour n’est pas le plus lourd. Il crée les liens, organise les réparations de la douleur et de la souffrance. Il fait naître des enfants, assez faibles et petits pour provoquer la création des sceaux de la compassion entre les humains. Et ils y puisent leur propre force de survie. Tu verras dans les temps à venir des mains s’ouvrir tout autour de ta planète, par compassion et solidarité pour ceux qui souffrent et crient dans le silence. Et ceux qui croient être les maîtres du monde en vivant pour leur ventre verront leurs stratégies réduites par les plus petits et les plus faibles. Rien ne peut arrêter ce qui a été et sera toujours l’essence de votre humanité.
Les grands s’inquiètent des évènements qui troublent la quiétude planétaire, mais ils oublient les enfants qui les regardent ; ils ont en eux l’innocence et l’amour. Ton monde en compte six cent dix sept millions, qui ont moins de 7 ans, et ils savent choisir entre ceux qui les aiment et les autres.
Moi je ne suis rien, une entité oubliée et nomade dans l’éternité ; si tu savais comme je rêve de bercer l’un de ces petits dans mes bras imaginaires, comme je voudrais arrêter le temps à ce moment de bonheur, compter mon cœur battre contre le sien, tenir mon souffle comme il respire, reconnaître dans ses yeux le reflet de moi-même, lui transmettre enfin tous mes rêves et toute mon espérance.
Et de cet amour construire un univers vivant ; bâtir des maisons, ébaucher des voies, enchaîner les existences les unes aux autres, et enfin donner un sens à la vie. Dans ton sommeil, tu sentiras la Voie Nouvelle qui réveille les sens et donne la parfaite cohérence entre tous les évènements qui entourent la vie et les êtres humains. De toutes les actions des hommes ne peut naître que l’amour.
Sois fier de cette force qui rassemble ce qui est disséminé, qui rapproche ce qui est lointain, et qui, finalement intègre les vrais arguments de la vie au sein de la communauté des hommes.
Protège par ton courage ceux que la nature met sur ta route et pour lesquels tu ressens le besoin de compassion, sans taire le cri qui est en toi, sans remord de tes gestes pour l’autre.
Porte au devant de toi cette promesse de solidarité. Elle ne donnera pas l’éternité à ton corps, mais pour le temps que la vie te donne, elle te fera porter tes efforts en instants de bonheur, en plénitude de tes actes, en assemblée de gestes communs, solidaires, durables.
Une espérance naît, là, pendant que tu dors, qui appelle désespérément à changer la direction des pas des hommes, à les conduire non vers eux-mêmes, mais vers les autres…
Six cent millions d’enfants attendent ton sourire, un peu de temps que tu leur donneras, et surtout l’amour que tu portes en toi….
S’ils attendent des vœux, alors dis leur cela…»
Avec les meilleurs vœux de Robinson
* retrouvez les voeux de Léna Socksann sur www.robinsondesiles.com