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Quatrième conte de la Nuit des Temps

Lancée

Caïn s’enfuyait par l’Est du Monde,

laissant à sa bouche un goût de colère.

Il niait ses parents son troupeau et son trouble

de ne plus chanter les alexandrins.

Il cassera le rythme de sa prière

de ses derniers mots au créateur offerts

sans un cri d’injustice, sans un souffle d’espoir.

Vas, Caïn, vas vers l’Est,

tu justifieras la guerre dernière,

celle des générations qui n’auront plus de famille à leur bras

celles qui perdront leur religion.

Et l’Amour du prochain,

et l’Amour de demain.

Caïn trouva des femmes qui ne sont pas citées.

Dans le Livre du Sage elles ne sont pas créées.

Il construisait des villes vides d’ habitants

La terre était neuve il y avait le temps

De mettre au monde le Monde

de ce temps et de l’autre

Et de faire au surplus descendance d’apôtres.

Adam pendant ce temps eut oublié ses fils

Fit d’Amour d’Eve une nouvelle naissance,

Et Seth, nouvel aîné acquit de descendance

Sans le regard du frère jaloux de connaissance

vint au monde plus sage pour régner en puissant

Sur la destinée que Dieu leur a permise.

Sur ce seuil du Monde, base de la Vie,

Le Sage qui parlait jamais ne l’a dit

Il n’a pas dit les filles qui pleuraient leurs amants

Ils n’étaient pas inscrits au Livre de la Vie,

Il n’a pas chanté non plus les fils d’Adam

Qui refusaient aussi de partager leur vie

Avec les autres enfants nés du même lit.

Le Sage a menti, il a cassé la Trame,

Et depuis ces jours-là quand les temps sont maudits

Les enfants d’Adam, les fils et les filles,

Lancent l’inceste au cœur comme un interdit

Jetant sur leur Aïeule l’anathème permis

L’homme est venu d’Adam, mais d’où est venu la femme...

Autres peuples du Monde, oubliés asservis

à la puissante gloire du couple spirituel,

vous qui avez donné vos fils et vos filles

Pour que l’Humanité s’éveille et qu’elle dise

à quels parents lointains elle devait son salut

Criez aujourd’hui vos mots et vos prières

Dites au monde entier que vous étiez là,

Tapis dans la nuit au silence de la Loi

Que le créateur avait mise pour Eve

Dites leur que sans vous ils n’existeraient pas

Ceux qui aujourd’hui nient, vous et votre foi

Orphelins du Livre, élevez votre voix.

 

Pablo Robinson © janvier 1996 conte 4

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