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combat

  • Ceux qui veulent que ça "pète"

    Il faut croire que les syndicats qui entraînent les grévistes à faire de la Martinique la capitale mondiale des grèves en tous genres veulent clairement amener la population à réagir avec violence, provoquant au gré des réflexions le sentiment d'une attente d'explosion. Ce qui les amènerait à exercer leur dictature de manière encore plus claire, comme ils le font depuis des années.

     

    La revendication des bas salaires est une chose, lorsque l'échelle des revenus porte atteinte à la notion de justesse et de justice. Mais lorsqu'on a la chance d'avoir un emploi stable, un salaire correct et qu'on réclame toujours plus en prenant en otage ceux qui n'ont ni cette chance ni ces droits, on n'est plus en phase avec la notion générale d'une société. La situation générale moribonde de l'économie de la Martinique, dont les grèves sont autant la cause que le marasme économique général, ne permet pas d'exiger les largesses de salaires que les grévistes réclament, et sont une injure grave à ceux qui sont privés d'emploi ou dont les salaires sont limités par faute de valeur ajoutée. Et je ne parle même pas des artisans et des commerçants, qui, eux, dans leur grande majorité, ne peuvent même plus prétendre à avoir un revenu cohérent avec le travail qu'ils produisent.

     

    Les revendications des grévistes  d'EDF, mélangées savamment par les syndicats aux revendications plus économiques d'autres corporations artisanales, ont pour objectif avoué de provoquer la population, soit à réagir par la violence, soit à continuer à se taire, et par son silence, à approuver ce qui est aujourd'hui du domaine de la honte et de la provocation.

     

    L'abus de droit est un délit (articles 1382 et 1383 du code civil) et les 29 pages de jurisprudence montrent bien à quel point la justice s'attache à en démontrer l'importance. Or cette situation, dans les conditions sociales et économiques que connait la Martinique, constitue de fait un abus de droit.

     

    Ils veulent que ça passe ou que "ça pète". Mais si "ça pète", ce seront toujours les mêmes qui paieront, c'est à dire NOUS! Et cette fois, avec nos vies et celle de nos enfants.

     

    Et de cela, il n'est plus question. Le "contrat moral" est rompu. Notre action au sein du groupe "oui au droit de grève, non aux blocages" vise à aider nos compatriotes, la population de la Martinique AVEC ceux qui ont choisi de partager son destin, d'où qu'ils viennent, à se réveiller de cette lente et longue maladie qu'elle subit depuis 150 ans : au prétexte d'être nu, d'être noir, d'être pauvre, ou je ne sais encore quelle "excuse historique", se croire impuissants à modifier le fil de nos vies, et subir depuis si longtemps toutes ces intimidations sociales, économiques, politiques.

     

    Et se taire lorsque le bâillon économique est mis avec tant de violence sur nos bouches. 

     

    Et courber le dos sous la dictature de quelques roitelets qui prennent une élection syndicale comme étant une reconnaissance dynastique due par tous !

     

    Et encore se taire devant le rouge d'un maillot parce que celui qui le porte se donne le droit de l'insulte à la couleur de peau, à l'origine du sang ou l'origine du sol, au métier, à celui qui fait commerce, ou encore au citoyen banal qui souhaite humblement vaquer à ses affaires.

     

    Notre rôle a cette noblesse de vouloir réveiller ceux qui sont endormis par les effluves insanes du paraître et du non-dit, cachés derrière la compensation de la consommation à outrance, outils de gavage d'un élevage humain dressé à obéir à celui qui parlera le plus fort oui brandira la menace la plus cruelle.

     

    Notre rôle serait idyllique si nous pouvions le faire avec douceur et amour. Nous le tenterons.

     

    Non pas que nous serions des mous, des lâches, ou sans force: que non! notre pacifisme et notre retenue représentent une force bien plus grande que celles de nos bras ou des armes qu'ils pourraient porter, car la maîtrise de notre colère légitime par notre présence d'esprit et notre détermination ne trouve aucune équivalence en face de nous. 

     

    Nous sommes des enfants de Césaire, nous allons utiliser les mêmes armes que les siennes: le droit, la parole, les mots, la détermination, la ténacité, et suivre avec humilité son chemin du réveil. Et si ceux qui hier encore croyaient pouvoir cracher à la figure des peuples qu'ils oppriment par leur arrogance, leur insouciance et leurs égoïsmes, qu'ils sachent qu'ils ne le pourront plus le faire impunément . 

     

    Et si leurs insultes et leurs crachats demain nous atteignent parce que nous aurons fait écran à leur vindicte, alors ces stigmates deviendront pour nous signes de bénédiction, car ceux que nous voulons protéger aujourd'hui , ceux qui se terrent dans leur silence de damnés, oui, ceux-là nous sanctifieront, jusqu'à leur réveil, qui est lent et douloureux, comme notre colère est douloureuse aujourd'hui.

  • vomir

    On croit réver ! l'homme de l'ombre, celui qui tire les ficelles derrière le rideau du collectif se détache de son camouflage à la lumière de la réprobation légitime... Le fossoyeur "innocent" des entreprises martiniquaises estime que "la victoire viendra de la détermination des travailleurs et travailleuses de Guadeloupe et de Martinique. C'est notre principal et essentiel atout! " Quel atout ? 15000 chomeurs en plus ? 5000 commerces perdus ? 1500 professions libérales qui jetteront l'éponge et iront rejoindre "le français moyen dans sa chaumière". Demain, le peuple martiniquais sera encore plus pauvre, encore plus dépendant, encore plus consommateur, encore plus pleutre, parce que ceux qui ont pris le pouvoir de la rue ne sont pas ceux qui ont été élus, parce que ceux qui raptent les entreprises, les salariés, les outils de travail et l'espace martiniquais ne sont pas ceux qui les payent, mais ceux qui sont hors du jeu, fonctionnaires hypocrites, profiteurs privilégiés et escrocs d'un système dont la faiblesse du pouvoir leur donne l'apparence d'une pseudo liberté qu'ils n'assument même pas en prenant la responsabilité publique de "leur" quête. Ils ne signent même pas les accords qu'ils ont éxigés "au nom du peuple" !

    Combien de Besancenot, de Pagot, de Joachin-arnaud, de Bové et consorts mettront la main dans leur portefeuille pour nourrir ceux qui n'auront plus d'emploi demain ? A U C U N ..... Comme aucun d'eux ne construit quoi que ce soit, ni entreprise, ni association, ni groupement d'artisans, ni groupement d'agriculteurs, tous porteur de travail, de production locale et d'indépendance économique et sociale. Ce sont des DESTRUCTEURS et l'efficacité de leur rôle politique n'a RIEN apporté au peuple martiniquais depuis 40 ans, sinon d'avoir renforcé l'emprise des puissants et la soumission des plus faibles, comme on ne peut en faire que le constat aujourd'hui...

    Je croyais retrouver un parfum de fleurs de café au lendemain d'une nouvelle fraternité, je croyais que le collectif se serait attaqué aux VRAIS problèmes sociaux, je croyais qu'ils auraient séquestré les VRAIS responsables, le représentant de l'ETAT qui se comporte comme un gouverneur aux ordres d'une politique d'abandon, tout en suçant les taxes à tous les niveaux de la chaîne captive des marchés de consommation auxquels nous sommes condamnés, le patron de la CGM qui ment et se rend complice des vieilles pratiques coloniales de marché captif, les exportateurs de l'europe qui demain se frotteront les mains de la manne des 200 euros "gagnés par la lutte", soit 16 millions CHAQUE MOIS de consommation captive déguisée en "pouvoir d'achat", les importateurs qui augmenteront encore plus leur mainmise sur la distribution locale, les collectivités locales qui récupéreront bien vite les picaillons donnés en aumone....

    Je sentirai demain l'odeur des vomissures débilées par les convulsions de rage d'un peuple une fois encore grugé par les bonimenteurs, une fois encore appâté par une fièvre de l'or, mais qui sera anéanti par toutes les conséquence de cette "grande victoire": perte d'allocations familiales, perte d'allocation logement, paiement de l'impot sur le revenu, perte des aides socales, mais aussi : augmentation des prix locaux, perte des emplois, disparition des services et des petits commerces ....

    Il manque au tableau de chasse du collectif de ne pas avoir encore réussi à condamner les lâches travailleurs qui refusent de partager leurs primes de vie chère, leurs 25%, leurs 40%, avec ceux dont ils défendent la cause d'être des pauvres et des excommuniés de la grande messe de la consommation. S'il devait rester un espoir, serait-il celui-là ?

    J'ai peur d'avoir encore envie de vomir .....