Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

confinement: jour 5

 

Confinement, jour 5 (dimanche 22/3).
Le soleil a fini par se lever et chasser l'aurore. Les ombres à l'aube, dans l'air lavé de la pluie nocturne, sont plus nettes, et les dunes passent lentement du brun au jaune, en passant par les ors du ciel. Un bédouin muezzine sa mélopée au loin, c'est cela qui m'a sorti de mon rêve.

Plus tard, le soleil a réveillé celui que j'appelle "l’œil de Soron", en référence à la saga du seigneur des anneaux: à quelques kilomètres a été érigée une tour de 300 mètres, surmontée d'un capteur solaire circulaire, dans lequel se reflète le soleil par le biais de 50 000 miroirs*. Bien qu'ils ne reflètent pas tous le disque brûlant en même temps, c'est quand même suffisant pour chauffer de l'eau sous pression à 550 degrés et faire ainsi de la vapeur et, par suite, de l'électricité.

Ça me fait peur.

Pas que je sois un trouillard de nature, pas non plus par peur de la technologie thermodynamique, vu que je mange avec depuis des années. Non, ce qui me fait peur, c'est que cette centrale est quasiment automatique. Hier, il pleuvait, l’œil de Soron était éteint, et je croyais que c'était parce que tout le monde était rentré se confiner chez soi... Mais non ! Dès le soleil levé, le monstre a ouvert son œil et s'est mis à scruter l'horizon... Un peu plus tard, la vapeur des turbines a commencé à s'effilocher dans l'azur nouveau. Je me demande si la machine ne tournerait pas toute seule une fois que nous aurions disparus, activant ses automatismes que nous lui avons programmés...

Au moment de ces lignes, le monstre s'est assoupi. Il clignote de ses loupiotes rouges pour dire qu'il est là, tapi dans l'obscurité naissante, en attendant que demain le soleil se lève.

ps: cette diablotine de bergère bédouine qui ne fait que passer devant moi tous les jours n'est pas une bonne bergère: elle a beau se cacher derrière son voile, mais je vois bien qu'elle passe son temps à causer dans son téléphone portable au lieu de mener son troupeau. J'ai dû même aller repousser les agneaux et leurs mères qui venaient brouter mes belles fleurs du printemps: de près, je vous le dis, un agneau porte bien son nom: il te regarde avec une innocence et une ingénuité qui ferait fondre n'importe quel boucher...

* voir ici: https://www.israelscienceinfo.com/…/la-percee-israelienne-…/

L’image contient peut-être : ciel, plein air et nature

Les commentaires sont fermés.