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Quand vient la nuit

La nuit, je ne la vois pas. Quand je me lève, elle est encore là, et quand je m'écroule dans mon lit, elle n'a pas bougé. Je me concentre sur les écrans, je scrute, je cherche des machines, j'écris, je déchire, j'écris
encore, puis je passe d'un logiciel à l'autre, je réponds au téléphone, les yeux rivés sur des écrans ...


Riff Cohen ajoute ses mélopées yeménites en bruit de fond, en boucle. Cette voix de fille, rocailleuse et douce comme le désert me jette dans des songes instantanés au bord du wadi, où tout est encore vierge, où tout attend, comme une promesse de rêve, des visions d'oasis, d'ombres fraîches.

 Des fois je m'évade pour un rendez-vous, une course, comme si hors d'ici il n'y avait plus rien, alors que tout est plein de couleurs, de vie, d'odeurs. Je ne vois plus les heures passer, je mange comme un voleur de poules, je me surprends à sentir mon odeur de sueur, moi, si immobile, si statique ....

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