Compter et décompter, c'est toujours mesurer
Yuval était en train de ramasser les gerbes de froment, quand le maître de la moisson s'est approché de lui. "Dis-moi, Yuval, combien de froment allons-nous récolter cette moisson ?"
Yuval connaissait bien les lois qui régissent l'agriculture et les moissons, mais derrière le mot "combien" il fallait comprendre de quoi on pouvait parler. Avec une gerbe de blé, on pouvait extraire un volume de grains qu'on exprimait en "ômer". Et donc, en comptant le nombre de gerbes de froment, on pouvait avoir une idée assez précise de la moisson. Les moissonneurs regroupaient les gerbes par paquets de dix, et donc, ils pouvaient estimer que dix "ômers" pourraient représenter un "épha". Il suffisait de compter le nombre de tas. Yuval fit le tour du champ, puis il revint vers le maître de la moisson: "maître, j'ai compté 45 tas de gerbes. Nous pourrons avoir 4 Homers et 5 éphas de blé".
Les graines se mesurent en termes de volumes (litres, mètres cubes)
un ômer = 2.2 litres
un épha = 22 litres
un Homer = 220 litres
Le comte d'Omer dit au maitre de la moisson: "voyons cela:4 homers font 880 litres de blé, et 5 éphas font 110 litres de blé. nous aurons donc 990 litres de blé. sachant que la densité du blé est de 0.8 * , la moisson de ce champ donnera 792 kilos de blé. Elle pourra nourrir à peine cent personnes pendant un an ... Comme nous sommes deux mille cinq cent âmes dans le comté, il nous faudra 25 champs comme celui-là pour éviter la famine. Avec un rendement de 0.3 kg au mètre carré, le champ a donc une surface de 2640 mètres carrés... et pour nourrir tout le monde, il nous faut 6.6 hectares de culture, à condition de vivre au vingt-et -unième siècle !".
Mesurer, compter et décompter, c'est sauver le monde ...
données de l'évolution du rendement du blé dans le monde: https://donnees.banquemondiale.org/indicator/AG.YLD.CREL.KG