La bêtise ne triomphe jamais, elle rampe, lèche, suce, bave, salit, corrompt, et lorsqu'elle a usé de tous ses artifices, elle redevient poussière aux pieds des fantassins.
On l'évite comme un serpent, comme un étron au milieu du chemin, et lorsque par mégarde elle s'est collée aux semelles, il faut alors la supporter, malgré son odeur et la gène qu'elle provoque, jusqu'à ce que la marche en ait fini avec elle, et que les miasmes qu'elle a produits disparaissent dans la pulvérulence minérale soulevée par le convoi.
(Robinson des îles : réquiem pour un âne)