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france-antilles

  • Billet (doux) du matin

    Le journal France-Antilles du 12/04/2011, page 2, nous fait part des dernières nouvelles de la grève... Et l'on apprend que le syndicaliste Léandre Guillaume s'étonne d'une plainte contre X pour malveillances  : "ce qui est grave c'est que personne ne sait ce qui s'est passé, mais on accuse les grévistes" (sic).

     

    On se demande de qui ce personnage se moque. Il voudrait faire accroire que le personnel qui travaille à Bellefontaine ne connait pas par coeur les procédures de fonctionnement des moteurs dont ils ont la charge depuis 20 ans ! Et que subitement, à 2 heures du matin, un raz de marée imaginaire, ou un tremblement de terre dorlissien, ou encore une éruption d'un volcan chamoisien, nés dans le roman de leur revendication idyllique, aurait tout à coup coupé les disjoncteurs de 10 moteurs !

     

    Je vais vous dire ce que j'en pense. Il faut d'abord savoir que les revendications qui sont à la source de cette affaire ont pour origine d'exiger de mettre dans le droit privé des accords passés il y a longtemps et qui sont exclusivement de l'ordre et du ressort du droit public. C'est en tous cas ce qui émane de la consultation du Conseil d'Etat du 7 avril 2011, qui a rejeté les doléances des grévistes de la Réunion, dont les agents martiniquais ont cru bon d'en prendre trop vite l'attache, croyant y trouver là une opportunité supplémentaire de "sucer le bonbon" (locution bien connue chez nous). Pensez-donc ! récupérer 15% de prime supplémentaire ! Mais voilà, ça ne marche pas d'un coup de baguette magique, et le Conseil d'Etat a mis le holà en disant la réalité du droit. Sans rentrer dans les détails scabreux de cette histoire lamentable, et pour résumer, disons, comme Shakespeare, que tout ce merdier ressemble à "beaucoup de bruit pour rien"... 

     

    Comme le dit la rumeur de la rue, vieille amie du bon sens et ancêtre des sondages : "on n'avait vraiment pas besoin de ça !". Du reste, man ti sonson attend de pied ferme sa prochaine facture EDF, et je ne parierai pas un euro sur ce qu'elle en fera, allumer son canari ou emballer ses épluchures, voire pire ... 

     

    On pourrait presque en rire, d'une telle farce, sauf que ....

     

    Sauf que l'ensemble des habitants de Martinique a subi les conséquences de cette folie, à un moment où notre économie s'enfonce dans la fièvre de la récession, avec son train de licenciements, de fermetures de magasins, de dépôts de bilans, et, pour parler plus social et intime, de dépressions nerveuses, de colères singulières, de rancœurs, de tristesse et de désespoirs.

     

    Il reste à espérer (le mot n'est pas trop fort) qu'il existe quelques sages au sein des instances négociatrices pour mettre un couvercle de raison sur cet imbroglio putride et qu'on puisse passer à autre chose de plus sérieux : créer des emplois, par exemple, ce qui serait, vous l'avouerez, plus conforme à une activité syndicale pour une centrale d'aussi grande renommée que celle dont ils est question.

     

    Mais qui va payer les dégâts, maintenant ? Il nous reste, à nous, victimes non consentantes de cette sombre gabegie, à inventorier le préjudice moral, matériel, professionnel et social que nous avons subis, à prendre notre courage à deux mains, et, tout comme l'a fait la direction d'EDF, à porter plainte contre X pour les motifs cités plus haut.

     

    Pas de violence, non, mais une détermination sans faille pour faire, nous aussi, valoir nos DROITS à la PAIX, et demander réparation pour ce que nous avons perdu matériellement, physiquement, et moralement. 

     

    Il ne s'agit pas de faire "grande bouche , petites mains"... mais pour une fois, LE FAIRE